la torture. C’est la thèse du "Parti Révolutionnaire Ivoirien" telle qu’exposée dans un document de quatre pages mis en circulation en 1966 [59].
Selon une seconde version, celle qui a cours encore aujourd’hui en Côte d’Ivoire, Ernest Boka aurait écrit, sous la dictée du président Houphouët-Boigny - comme l’avaient fait la plupart des autres accusés - sa "confession" dans la journée du 4 avril. Le 5, le président lui aurait demandé d’apporter des précisions et serait revenu le 6 de bonne heure pour lui demander de la modifier encore sur certains points. Boka, ayant surmonté entre temps le traumatisme de l’arrestation, aurait refusé, puis craché à la figure de M. Houphouët-Boigny qui aurait crié "tchignouno", "tchignonou" ( ? ) (battez-le, battez-le). Samba Ambroise et un gardien se seraient précipités sur Boka qui, dans la bagarre, aurait cassé le bras du premier, tandis que l’autre garde, par inadvertance, aurait brisé la nuque de Boka. En somme, une bavure similaire à celle qui avait coûté la vie à Audin en Algérie.
La troisième version est celle du suicide d’Ernest Boka, donnée par le président ivoirien lui-même, le 13 avril, en présence de toutes les notabilités du pays.
Que contient cette confession ? Bien peu de choses. Le malheureux Boka s’accuse de malversations, d’avoir milité dans une organisation estudiantine communiste à Grenoble en 1951-52 ; d’avoir engagé alors qu’il était ministre de l’éducation, deux "communistes notoires" étrangers comme
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