deviendra bientôt un enjeu entre les présidents Sékou Touré et Houphouët-Boigny [33].
Au début avril, la Cour de Sûreté se réunit pour juger 85 des 126 personnes arrêtés, une quarantaine d’entre elles ayant fait l’objet d’un non-lieu. Elles sont accusées « d’avoir cherché à détruire ou à changer le gouvernement" et aussi d’avoir tenté "de donner volontairement la mort à M. Félix Houphouët-Boigny, à plusieurs personnalités... » [34]. Les réquisitions de M. Philippe Yacé, commissaire général du gouvernement, ont dû être particulièrement sévères, car le verdict l’est aussi. Soixante-quatre des inculpés sont condamnés à de lourdes peines, dont 13 à mort, 7 à perpétuité, 8 à 20 ans, 6 à 15 ans, 13 à 10 ans et 17 à 5 ans.
La J.R.D.A.C.I. se trouve littéralement décapitée [35] : trois des membres de son Comité Exécutif sont condamnés à mort [36].
Les principaux rescapés sont des Baoulés tels Aoussou Koffi, Jean Banny, M’Bahia Blé ; ou des jeunes, discrédités, tel Jean Thès, secrétaire d’Etat aux P. et T., démis de ses fonctions pour détournement de fonds publics ; ou encore Amadou Thiam, neveu d’Houphouët…
Autre rescapé de marque, M. Usher Assouan, secrétaire politique de la J.R.D.A.C.I., mais difficile à impliquer puisque ambassadeur à l’O.N.U. et absent de Côte d’Ivoire depuis de longs mois.
En déclarant avoir cherché à « frapper sévèrement [ les coupables ] pour décourager leurs complices encore en liberté, » M. Philippe Yacé laisse entendre, de toute évidence, qu’il existe encore des brebis galeuses en liberté.
Un troisième "complot" viendra très bientôt confirmer sa prédiction.
Nous l’avons déjà relevé, M. Houphouët-Boigny ne voulait pas de capitalisme, parce que générateur de lutte des classes en Côte d’Ivoire. Mais comment empêcher, dans une économie libérale, l’épanouissement, c’est-à-dire l’enrichissement et
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