rel=’appendix’ title=’Voir Annexe VI.’ id=’nh17’>17], J.B. Mockey fait le récit d’une entrevue avec M. Houphouët-Boigny en date du 8 janvier 1960. Selon le principal intéressé, le Président ivoirien, oubliant les accusations ésotériques, reprochait alors à M. Mockey de tenir « des réunions subversives nocturnes à Abidjan », l’informait qu’il le faisait filer pour surveiller ses contacts et le menaçait de mesures coercitives...
Dernier élément du dossier, les manœuvres et intrigues de M. Philippe Yacé, que J.B. Mockey lui-même a toujours considéré comme le principal responsable de ses malheurs, ne peuvent expliquer sa chute-éclair. Il ne fait certes aucun doute qu’il a tout fait pour « enfoncer » celui qui constituait un obstacle certain à sa résistible ascension vers les sommets du parti et de l’État. Et s’il faut, selon l’adage policier, chercher à qui le crime profite, il en fut - et il restait jusqu’à tout dernièrement - le principal bénéficiaire. Devenu secrétaire général par intérim du P.D.C.I. le 4 novembre 1959, il se parait du titre de « secrétaire général » quelques semaines plus tard.
Au IVe Congrès du P.D.C.I., M. Philippe Yacé, rappelant cette succession, proclamera : « Chacun a pu se rendre compte que dans notre Parti aucune perte n’est irréparable... ».
Mais toutes les astuces et intrigues de M. Yacé n’auraient pu amener M. Houphouët-Boigny à bannir M. Mockey de la vie politique ivoirienne où il tenait une place considérable, si lui-même ne cherchait pas à atteindre le même objectif pour des raisons de classes évidentes.
Objectivement, le limogeage de M. Jean-Baptiste Mockey représente le début de l’offensive, bientôt généralisée, de la bourgeoisie terrienne pour essayer de garder le monopole du pouvoir politique et de promouvoir donc une politique économique conforme à ses seuls intérêts.
De cette réalité, accusations et thèses diverses ne constituent que l’écume.
M. Mockey éliminé de la scène politique, la Côte d’Ivoire paraît calme et sereine, et l’intelligentsia muselée. En effet, dès février 1960, le P.D.C.I. s’était opposé, officiellement, à toute idée de « cotisations autonomes de la J.R.D.A.C.I. » [18] avant d’en arrêter toutes les activités. La campagne contre les fonctionnaires, leurs chances de promotion et leur niveau de vie n’avait pas
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