par des expatriés grassement payés. Il hésite pourtant à s’engager plus avant dans
la voie de l’africanisation des cadres. Lors de la séance d’explication du « suicide » de Boka, en 1964, il revient sur ce problème lancinant et essaie de se disculper. Il demande aux centaines de notabilités et de cadres réunis s’il était possible « d’africaniser plus vite que moi ? » Il leur pose encore une autre question : « Vous pouvez me reprocher de n’avoir pas fait assez pour le pays et que chacun de vous ne progresse pas assez vite. Est-ce qu’il était possible de faire davantage ? » [16].
Il apportera bientôt lui-même la preuve que ce l’était. En effet, hausses des soldes et promotions accélérées se succéderont à un rythme soutenu.
Ainsi, rendant compte du vote du Budget 1964, l’hebdomadaire du P.D.C.I. relève que « la réforme du Statut de la Fonction Publique qui va intervenir prochainement et qui est destinée à orienter et à accélérer la formation des cadres africains, doit provoquer un accroissement de dépenses de l’ordre de 600 millions ».
En somme, à partir du tournant de 1964, point de départ de cette alliance de fait, on assiste à une amélioration du niveau de vie des personnels de la fonction publique, même si les progrès des échelons inférieurs de la hiérarchie administrative paraissent beaucoup moins spectaculaires. Mais dans l’ensemble, les chiffres le prouvent, les agents de la fonction publique se sentent choyés : en 1970, la solde moyenne des fonctionnaires représente 500, 39 % du S.M.I.G. des secteurs secondaire et tertiaire [17].
Les chiffres cités ci-dessus donnent toutefois une image encore imparfaite de l’amélioration rapide du sort des fonctionnaires puisqu’ils sont extraits des budgets originaux et ne tiennent donc pas compte des dépassements budgétaires. Ainsi, en 1967, les crédits de personnel se sont élevés en réalité à 17,7 milliards de francs C.F.A. [18] au lieu des 14,8 milliards prévus initialement.
Entre 1969 et 1970, le Budget de fonctionnement augmentera de 22,58 %, alors que selon les auteurs du Plan Quadriennal, « laisser croître au-delà de 7 %