de la France (...)’ id=’nh53’>53] du « Centre de Perfectionnement de la Fonction Publique », 40 seulement seront reçus [54]. En 1960, on demandera aux candidats désireux de participer au concours, un bagage intellectuel plus important tout en prolongeant les cours pour les admis [55]. L’année suivante, le centre lui-même sera supprimé pour être remplacé par une École Nationale d’Administration.
Ce freinage de la promotion des cadres ivoiriens va de pair avec une campagne tendant à discréditer l’ensemble de la Fonction Publique, tous échelons confondus, à dévaluer son image de marque :
« … Le pays éprouve l’impression d’une volonté rétive des fonctionnaires, déclare M. Philippe Yacé en février 1960, à s’associer à l’œuvre de rénovation nationale ; il assimile cette réserve à une sorte d’égoïsme de classe, croyant voir dans ce comportement un désir de tirer d’une situation des privilèges, des profits particuliers… Les fonctionnaires étaient beaucoup plus nombreux en 1951, dans les rangs des partis progressistes, indépendants ou socialistes, que dans le camp R.D.A.. »
Étrange répétition d’un étrange reproche. A cette date, M. Yacé paraît l’avoir oublié, le R.D.A. lui aussi était pleinement engagé dans la collaboration avec le pouvoir colonial. Cela ne l’empêche pas de porter un nouveau coup en disant :
« Le fonctionnaire… fait montre d’une conscience qui, chaque jour davantage, laisse à désirer… Dans certaines administrations, il fait acte de présence et se laisse vivre à longueur de journée. »
Dix mois plus tard, lors du vote du Budget 1961, les attaques pleuvent dru et sont rapportées en détail par Fraternité, hebdomadaire officiel du P.D.C.I. L’un des députés, abordant le problème des heures supplémentaires payées aux fonctionnaires, demande aux « serviteurs de l’État… d’accomplir effectivement leurs heures normales de travail » avant de prétendre aux heures supplémentaires.
Un autre parlementaire, M. Amon Tanoh, déjà cité, et rappelons-le, secrétaire du syndicat des enseignants de Côte d’Ivoire, demande au gouvernement de faire preuve de la plus grande sévérité à l’encontre des fonctionnaires négligents qui arrivent en retard à leur travail ou se rendent coupables d’absences non motivées. Il demande une liste