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La crise de régime - Ouvrages - La politique intérieure d'Houphouët-Boigny - Fonds d'archives Baulin

extérieurs. Au lieu de concentrer ses efforts pour mobiliser l’épargne locale et la dissuader de chercher refuge à l’étranger, au lieu de freiner les rapatriements considérables de fonds (salaires, profits, services), au lieu de mettre un terme aux gaspillages dans des projets de prestige, la Côte d’Ivoire, se réclamant d’une économie libérale débridée, a multiplié les emprunts extérieurs jusqu’à en arriver, aujourd’hui, à demander des prêts uniquement pour faire face au service de sa dette. La Banque Mondiale [5] constatait à ce propos : « Pendant que le secteur privé continuait à transférer des ressources à l’étranger, le secteur public se trouvait forcé d’emprunter de plus en plus sur les marchés extérieurs pour combler le trou entre les investissements et l’épargne. »
Dans une analyse antérieure de l’économie ivoirienne, la Banque Mondiale [6] avait évalué la dette extérieure de la Côte d’Ivoire au 31 décembre 1972 à 699 755 000 dollars. La Banque Mondiale ne se montrait guère alarmée alors dans la mesure où il s’agissait en majorité de prêts à des termes raisonnables obtenus auprès d’organismes d’État étrangers. Toutefois, elle relevait qu’à ce moment (en 1972) le service de la dette extérieure (amortissements + intérêts) représentait 7,9 % des exportations, et mettait en garde le gouvernement en précisant qu’à moins d’un changement d’orientation dans les investissements, le service de la dette dépasserait les 20 % en 1980.
En 1976, le Fonds Monétaire International [7] se montrait déjà plus préoccupé. En effet, selon ses experts, la Côte d’Ivoire, non seulement recourait aux emprunts extérieurs pour combler le déficit de sa balance des paiements, mais elle avait de plus « prélevé un important montant sur la Caisse de Stabilisation ». D’après la même publication, l’État ivoirien se voyait dans l’obligation de recourir de plus en plus au marché des Euro-devises à taux d’intérêts très élevés pour couvrir ses besoins : « Le pourcentage de la dette envers les banques privées, lisait-on, a presque triplé entre la fin de 1968 et la fin de 1974. »
La situation sur le front de la dette extérieure est allée en empirant et le tableau de son évolution se présente sous la forme que

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