R.D.A… à partir du 18 octobre 1950 ».
Mais à côté de cet échange d’arguments politiques, fondés ou non, les adversaires se jettent à la face des épithètes ou des faits peu reluisants et destinés, de toute évidence, à blesser l’ex-ami.
M. Félix Houphouët-Boigny écrit en juillet 1952 :
« Gabriel d’Arboussier, tour à tour séduisant, intrigant, médisant, repentant, fanfaron, servile, hâbleur… »
Puis, après avoir affirmé « JE SUIS ANTI-RACISTE DE NAISSANCE », il s’en prend, longuement, comme il le fera plus tard avec Sékou Touré [24], aux origines familiales de d’Arboussier :
« … A l’heure actuelle, en Afrique où un griot quel qu’il soit peut difficilement prendre femme dans les castes supérieures, d’Arboussier, de mère DJAVANDO (une sous-caste de griots) ne peut être accepté comme guide, surtout au Soudan dont il est originaire… “Méfie-toi du crâne du Djavando”, recommande l’adage soudanais… D’Arboussier est mulâtre (et métis du Soudan). Seconde raison qui doit lui conseiller une certaine discrétion s’il veut vraiment servir le pays » [25].
D’Arboussier considère cette histoire comme un produit de « l’imagination » d’Houphouët, mais lui rappelle à son tour l’exécution de son oncle maternel par les gens de sa propre tribu pour collaboration avec les Français au début de la colonisation, et ajoute :
« Personne ne vous rend responsable de cette attitude de votre oncle mais je pense qu’elle ne peut être citée comme symbole de fierté nationale. »
Toujours dans sa « Réponse à d’Arboussier », Félix Houphouët-Boigny lance à son ex-camarade :
« L’A.E.F. vous a vomi… Vous êtes vomi par le Soudan… La Côte d’Ivoire [vous] a oublié… Le Sénégal… sera le tombeau de vos illusions. »
La riposte de d’Arboussier, épaulé par l’Humanité, paraît d’un niveau nettement plus élevé, plus politisé, sans perdre pour autant son caractère venimeux, vexant et humiliant.
Léon Feix, membre du Comité central du P.C.F. et grand patron de la section Coloniale, le père nourricier de la classe des gros planteurs