aucun écho à Conakry et met seulement en relief les divergences entre les dirigeants guinéens à propos de l’attitude à adopter envers Washington. Ceci se ressent dans les contradictions entre déclarations officielles et articles de presse. Celle-ci fait en effet preuve d’une extrême hostilité envers les États-Unis.
Par exemple, pour Radio-Conakry, « l’aide de l’impérialisme est un gâteau empoisonné... L’insulte faite au peuple de Guinée par l’impérialisme américain sera lavée. L’impérialisme américain saura une fois pour toutes que la politique du Parti Démocratique de Guinée n’est pas et ne sera jamais une politique du ventre » [36].
Mais en dépit de ces invectives, l’ambassadeur des États-Unis en Guinée regagne son poste le 12 décembre.
Pendant toute la seconde moitié de 1966, les échos provoqués par la propagande ivoirienne dans l’opinion publique mondiale avaient atteint une ampleur sans précédent. Au point d’amener le président Sékou Touré à déclarer dans un discours :
« ... L’impérialisme se livre à l’heure actuelle à l’intoxication de l’opinion mondiale. Vous ne pouvez pas savoir combien d’articles de presse ils écrivent par jour ou font écrire par leurs laquais... »
Le 11 octobre, Fraternité-Matin constatera, à juste titre semble-t-il, qu’« on ne trouve plus dans la presse mondiale, y compris celle du camp communiste, un seul journal qui ose vanter le régime guinéen ».
Bien entendu, la propagande guinéenne ne se contente pas de parer les coups. Elle traîne le chef de l’État ivoirien dans la boue et le qualifie de « Ngo Dinh Diem », de « Glaoui », d’« Africain indigne », d’« ennemi juré de la cause africaine », de « pantin sans conscience de Yamousoukro », etc.
La presse abidjanaise, pour sa part, reprend le thème de l’ascendance du président Sékou Touré, illustré jadis par les causeries radiophoniques de l’ex-président Maurice Yaméogo. Cette fois-ci, l’exposé, plus détaillé, sera fait par un Guinéen, le Dr Fara Touré, médecin africain, dirigeant du F.L.N.G. et insulté très souvent par la presse écrite et parlée de Guinée. Il essaie de démontrer que l’ascendance de M. Sékou Touré est encore plus plébéienne que ne
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