plus grand “columnist” américain, M. Drew Pearson [31], dont l’article quotidien est reproduit par plus de 600 journaux, soit le tiers de la presse quotidienne américaine ; s’il accepte d’épauler la cause ivoirienne, il sera possible d’ébranler quelques sénateurs à la veille de la discussion en commission du nouveau budget ;
d) le département d’État a demandé au Congrès de porter l’aide totale à la Guinée - y compris celle de la Banque Mondiale et l’aide alimentaire - de 19 500 000 à 36 500 000 dollars.
J’arrive donc à Washington le 5 mai 1966. Ma mission consiste à contacter des membres du Congrès et de la presse. Le lendemain, - je l’ignore à ce moment - le ministre ivoirien des Affaires étrangères rencontrera, également à Washington, son collègue américain, tandis que le président Houphouët-Boigny lui-même, recevra ce même 6 mai, dans son village de Yamoussoukro, les volontaires du corps de la paix accompagnés de l’ambassadeur des États-Unis.
Je quitte la capitale fédérale le 11 mai. M. Drew Pearson a réussi, avec une aisance difficile à imaginer sous d’autres cieux, à me faire recevoir longuement et sans aucun préavis, par le sénateur William Fulbright [32], puis par le député Otto Passmann [33]. Mieux encore, pour montrer toute l’importance qu’il attache personnellement à l’affaire, il tient à m’accompagner chez ces deux hommes-clé du Congrès des États-Unis. Les arguments développés sont articulés - conformément aux directives du président - sur « la menace communiste chinoise ».
Le même thème sert de base à l’« Appel à l’Opinion Publique Américaine » en langue anglaise, signé du comité de coordination provisoire du Front de libération nationale de Guinée. Des photocopies de cet Appel - des polycopies auraient mis en relief la collusion de la Côte d’Ivoire avec le F.L.N.G. - sont remises à mes interlocuteurs.
Je reprends les mêmes arguments devant cinq députés démocrates - membres de la sous-commission pour l’Afrique de la Chambre des Représentants - invités à déjeuner par M. Drew Pearson.
Des arguments