class="spip_note_ref"> [24] et à la complicité du fantoche Houphouët- Boigny ».
Autre genre de harcèlement, Radio-Conakry demande au président Houphouët-Boigny d’expliquer le pourquoi du maintien d’un citoyen français, M. Raphaël Saller, comme ministre des Finances ivoirien. Dix jours plus tard - simple coïncidence ? - à l’issue du remaniement auquel procède le président Houphouët-Boigny, M. Saller ne fait plus partie du gouvernement ivoirien. Horoya du 25 janvier pavoise, accuse M. Saller d’avoir prélevé des « sommes colossales », M. Houphouët-Boigny de mettre sa fortune à l’abri en France et en Suisse, etc.
Mais bientôt, le coup d’État au Nigeria et surtout l’éviction de M. N’Krumah remontent quelque peu le moral du président ivoirien. La position de la Côte d’Ivoire se trouve renforcée sur trois plans : d’abord par la démonstration de la fragilité des régimes dits « révolutionnaires », ensuite par l’élimination de son adversaire le plus prestigieux en Afrique occidentale, et enfin par la fin de la lutte sur deux fronts, contre deux États frontaliers, le Ghana et la Guinée.
L’élimination de l’Osagyefo affaiblit sans conteste la Guinée. Et la nomination, par M. Sékou Touré, au cours d’un meeting imposant à Conakry, de M. Kwame N’Krumah comme co-président constitue un simple baroud d’honneur. Il s’engage dans l’escalade verbale. Il annonce son intention d’envoyer des troupes au Ghana « pour libérer le peuple ghanéen de la dictature des traîtres militaires ». Et il accuse le président Houphouët-Boigny « d’avoir mis des militaires à la frontière pour empêcher le passage des convois militaires guinéens ». Par ailleurs, dès le 27 février, Conakry décide « de faire subir un entraînement militaire aux militants du Parti démocratique de Guinée ». Le 8 mars, la radio guinéenne annonce la création d’une « commission qui a pour but d’arrêter des mesures concrètes concernant la préparation militaire de la population guinéenne ». Le président guinéen parle encore de mobiliser les 250 000 anciens combattants guinéens de l’armée française et quelque cinquante mille militaires recrutés parmi les femmes et la jeunesse du Parti démocratique de Guinée.
La menace guinéenne est-elle sérieuse ? Les observateurs ne cachent pas leur scepticisme. Le chef de l’État ivoirien, lui,
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