politique. Le fait politique apparaît tout juste en filigrane. Il en est ainsi, par exemple, du télégramme de M. Ojukwu daté du 22 janvier 1968, adressé au président en exercice de l’O.C.A.M., demandant entre autres « intervention O.C.A.M. peut mettre fin horrible guerre que nous subissons ».
La réunion suivante au sommet de l’O.C.A.M. à Kinshasa, prévue pour janvier 1969, se trouve compromise à la suite d’un incident opposant M. Mobutu aux dirigeants de Brazzaville.
Le président Houphouët-Boigny, gravement isolé en Afrique depuis la reconnaissance du Biafra par la Côte d’Ivoire, tient, pour sa part, à préserver le seul forum restant disponible : MM. Hamani Diori et Albert Bongo entreprennent donc, à la demande expresse de leur collègue ivoirien, une tournée qui les amènera à Brazzaville, à Kinshasa et à Bangui. La Conférence de Kinshasa est ouverte le 27 janvier 1969 en présence de dix chefs d’État.
Le problème fondamental pour Abidjan - et aussi pour l’Elysée - reste celui du Biafra, celui du succès ou de l’échec de la sécession biafraise, ou, pour plus de précision, de la partition du Nigeria : il s’agit, à défaut de l’O.U.A. et de l’O.N.U., fort réticentes, d’utiliser l’O.C.A.M. comme moyen de pression sur Lagos. Effectivement, après les discours d’usage, « les chefs d’Etat écouteront, à huis clos, un long exposé du président ivoirien... concernant le différend nigéro-biafrais » [46].
Mais en fait, malgré les efforts du président Houphouët-Boigny, malgré son obstination, l’O.C.A.M., à la quasi-unanimité de ses États-membres, refusera d’embrasser la cause biafraise.
Quand les chefs d’État de l’O.C.A.M. se réuniront à nouveau, en janvier 1970, à Yaoundé, le leader biafrais se sera déjà réfugié à Yamoussoukro, chez le président Houphouët-Boigny.
Au fil des années, l’O.C.A.M. a créé un très grand nombre d’organismes spécialisés. Le président Houphouët-Boigny, et c’est normal, s’est désintéressé de la plupart d’entre eux, comme par exemple, de l’U.A.M.P.T. et autres O.A.M.P.I. [47].
Il ne s’est pas soucié non plus - et c’est déjà moins normal à notre sens
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