amener
le chef de l’État voltaïque à une association militaire avec la France, à travers l’accord de défense mentionné dans le communiqué de Yaoundé. Communiqué qui en fixe au demeurant le siège à Ouagadougou, capitale de la Haute-Volta.
Le président Houphouët-Boigny ne tarit pas d’éloges sur « cette défense commune que nous allons organiser de façon plus précise » et dévoile ouvertement le but de l’astuce : « Le choix de Ouagadougou comme siège de l’organisme, dit-il... met fin à toutes les appréhensions [injustifiées d’ailleurs]. »
M. Maurice Yaméogo lui-même acquiesce. Avant de revenir à sa position antérieure de refus.
Quant à l’U.A.M.D., ce sera un mort-né.
Mais dans l’ensemble, au début du printemps 1961, l’offensive de l’Afrique francophone en particulier et de l’Afrique modérée en général, progresse à un rythme rapide. Le président Houphouët-Boigny en est sans conteste le chef de file. Sa satisfaction aurait été sans nuage, n’était cette manie de structuration cartésienne typiquement française de ses collègues [18].
Pour diverses raisons, il ne participe pas aux réunions de la nouvelle organisation. Ainsi, il n’est pas présent à Tananarive où s’élaborent, en septembre 1961, les structures de la nouvelle organisation. Le président Houphouët-Boigny n’assistera pas non plus, du 25 mars au 27 mars 1962, à la IIeme conférence de l’U.A.M., réunie à Bangui, capitale de la République Centrafricaine.
Absent à la conférence de Tananarive en septembre 1961, absent à celle de Bangui en mars 1962, le président Houphouët-Boigny participe, six mois plus tard, à la réunion au sommet de Libreville. Pour y discuter, avec ses partenaires de l’U.A.M., de la prochaine conférence d’Addis-Abeba au cours de laquelle, dit-il, « nous espérons nous rencontrer avec nos amis du groupe dit de Casablanca ». La conférence de Libreville confirme officiellement « son accord pour une conférence de tous les chefs d’État et de gouvernement des pays africains indépendants ».
Dans cette phase combien délicate de la préparation de la rencontre panafricaine d’Addis-Abéba, deux événements traumatisent le président Houphouët-Boigny.
D’abord, l’assassinat, le dimanche 13 janvier 1963, de M. Sylvanus Olympio, et surtout
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