1967, l’arrestation à Londres d’une personnalité du gouvernement de la région de l’Est, apporte la preuve de l’existence de billets de banque et de timbres-poste de la « République du Biafra » [10].
Le samedi 1er avril 1967, le Nigeria Oriental indique que celui-ci cesse tous ses versements aux caisses fédérales. Puis, deux semaines plus tard, le lieutenant-colonel Ojukwu annonce la prise de contrôle de tous les services fédéraux de la région.
Le 26 mai 1967, le lieutenant-colonel Ojukwu demande à l’Assemblée consultative de la région Orientale « de choisir entre la soumission au Nord et au colonel Gowon, et une existence séparée » [11].
Le leader ibo ne doute en tout cas pas du succès de son entreprise. La conséquence en sera, pense t-il, la désintégration de toute la Fédération. D’autres États, croit-il, suivront son exemple.
La République du Biafra est proclamée le 30 mai 1967. Selon le texte :
« Conscient que vous ne pouvez plus être protégés dans vos vies et dans vos biens par un gouvernement siégeant hors du Nigeria oriental,
moi, lieutenant-colonel Chukwuemeka Odumegwu Ojukwu, proclame solennellement que la région, avec son socle continental et ses eaux territoriales, sera désormais un État souverain appelé République du Biafra » [12].
Pendant ces événements quelle est la position de la Côte d’Ivoire ? Sa position officielle, publique ?
Le premier commentaire sur le problème nigérian apparaît dans Fraternité-Matin du 20 avril 1967, donc six semaines avant l’acte officiel de sécession. Le journaliste, M. Jules Yao N’zué, se montre hostile à l’entreprise de M. Ojukwu, en écrivant :
« ... Les risques d’éclatement de la fédération s’accentuent donc... Nous assisterions alors, à nos corps défendant, à un nouveau Katanga... L’enjeu ? Au Katanga, c’était le cuivre, au Nigeria, c’est le pétrole de l’Est. Mais la sécession katangaise n’a pas réussi, comme on le sait. Là où le cuivre a échoué, l’or noir réussira-t-il ? Sans les armes, oui. Avec la loi de la mitraillette, le geste
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