n’était pas évident que les soldats biafrais acceptent de se rendre. Après un appel téléphonique d’Abidjan, qui interrompit sa conférence de presse, M. Bongo a cependant ajouté que si l’unité du Nigeria se recréait, comme il le souhaitait, il serait prêt, comme les quatre autres gouvernements ayant reconnu le Biafra, à offrir ses “bons offices”... »
Le troisième feuillet de cette dépêche précise :
« A l’issue de sa communication téléphonique avec Abidjan, le président Bongo a annoncé que ses déclarations d’aujourd’hui seraient les dernières qu’il comptait faire à propos du Biafra et que les exilés biafrais qui se trouvent au Gabon pourraient y demeurer à condition qu’ils s’abstiennent à l’avenir de toute activité politique.
Le président Bongo a reçu en fin de matinée M. Jacques Foccart, secrétaire général à la présidence de la République française pour les Affaires africaines et malgaches. »
A 15 h 43, soit cent dix minutes après la fin de la diffusion de cette dépêche, l’A.F.P. enverra un rectificatif ainsi libellé :
« Prière supprimer : “Comme il le souhaite”, et lire la phrase : “M. Bongo a cependant ajouté que, si l’unité du Nigeria se recréait, il serait prêt”, etc., le reste sans changement. »
On parle de guérillas. "Pour nous le Biafra existe" réaffirme toujours le président Bongo, huit jours après le départ du général Ojukwu pour Abidjan.
Le Monde se demande s’il faut « au risque de provoquer de nouveaux drames, donner des encouragements à quelque mouvement de guérilla. »
Paris y paraît hostile. Selon le Financial Times, « la France est en pleine marche arrière... Des officiels français semblent prêts à admettre que leurs tentatives de briser le Nigeria - un pôle d’attraction pour les petits États de la Zone Franc, successeurs de l’A.-O.F. - ont échoué, plutôt que d’encourager, d’une façon quelconque, une prolongation de la résistance biafraise ».
Les adversaires africains du président Houphouët-Boigny pavoisent. Au Sénégal, on écrit :
« Nous avons trop longtemps lutté et combattu contre la balkanisation (de l’ex-A.-O.F) pour ne pas saluer, comme une victoire de l’unité africaine, le triomphe des forces armées fédérales sur les sécessionnistes » [83].<br class=’manualbr’