favorables au président Houphouët-Boigny : le général Ankrah, compromis dans une affaire de corruption, sera éliminé de la présidence du C.N.L. et remplacé par le général Afrifa, admirateur du Dr Busia et ashanti comme lui.
Il faudra attendre août 1969 pour voir le “Parti du progrès” du Dr Busia l’emporter largement aux élections législatives, et s’assurer environ 100 des 140 sièges de l’Assemblée nationale de la II° République du Ghana. « On ne dissimule pas, écrit le correspondant de l’A.F.P. à Abidjan, la satisfaction éprouvée à l’annonce du succès du Dr Busia... Par contre, l’échec de l’Alliance Nationale des Libéraux de M. Gbédémah est accueilli sans regret... » [32].
M. Busia, pour sa part, en signe de gratitude certes, mais aussi par conviction de la valeur de l’alliance ivoirienne, proclame la nécessité pour le Ghana de rassurer ses voisins et considère une politique de bon voisinage comme la priorité des priorités.
Autre gage de bonne volonté, M. Busia se rend en visite en France.
Dans un article consacré à cette visite du Premier ministre ghanéen, M. Étienne Mallarde insiste sur l’importance du Ghana pour « équilibrer politiquement et économiquement cette partie du continent noir, d’autant que les paris qu’on avait faits sur l’éclatement du Nigeria semblent perdus. Il faudra bien, ajoute-t-il, faire contrepoids à ce géant qu’on craint peut-être autant à Accra qu’à Abidjan » [33]. En effet, en octobre 1969 - et contrairement au président ivoirien - on ne croit plus beaucoup à Paris à la possibilité de succès du colonel Ojukwu, le promoteur et le champion de la sécession biafraise.
À propos du séjour du nouveau Premier ministre du Ghana à Washington, le quotidien abidjanais insiste sur son caractère purement économique, le but du Dr Busia étant d’obtenir un aménagement de la dette extérieure du Ghana ; par contre, souligne le même quotidien, il séjournera à Paris du 28 au 30 octobre, pour discuter du développement de la coopération franco-ghanéenne.
Quant au ciel des relations proprement ivoiro-ghanéennes, il ne paraît pas sans nuages. Les litiges frontaliers - dont on rejetait jadis la responsabilité sur l’hostilité du régime du Dr N’Krumah - ne cessent de créer des difficultés, en dépit des efforts déployés de