autorités sénégalaises expulsent trois Dahoméens et deux Voltaïques, ce qui provoque le retour volontaire vers leurs pays d’origine, en signe de solidarité, de près de 200 étudiants voltaïques , maliens, mauritaniens et dahoméens.
À Paris, la F.E.A.N.F. (Fédération des Étudiants d’Afrique Noire en France) diffuse une longue « Déclaration sur le coup d’Etat militaire au Ghana » et le qualifie de « réactionnaire, anti-Africain et favorable... aux seuls ennemis de l’Afrique ».
Cette atmosphère est entretenue par les nombreux discours du Dr Kwame N’Krumah transmis par Radio-Konakry ; il en fera onze, entre le 2 mars, date de son arrivée en Guinée, et le 23 mai 1966.
Le différend ivoiro-guinéen permet à Radio-Konakry de faire l’amalgame entre tout cela et vilipender le président Houphouët-Boigny accusé de « haute trahison des intérêts supérieurs de l’Afrique ».
Par contre, à Addis-Abéba où se trouve réuni le conseil des ministres des Affaires étrangères de l’O.U.A., une majorité de délégués reconnaissent, le 1er mars, les pouvoirs de la délégation du nouveau régime ghanéen. Pour marquer leur désapprobation, les représentants du Mali, de la Guinée, de la Tanzanie, boycottent la réunion, bientôt rejoints par les délégués de la R.A.U., de l’Algérie et de la Somalie.
Mais l’intérêt de la Côte d’Ivoire est d’aider à la stabilisation rapide du nouveau régime. Le 4 mars, le président Houphouët-Boigny, dans un télégramme au général Ankrah, successeur de M. N’Krumah, lui fait part de sa décision, « en accord avec les gouvernements frères du Conseil de l’Entente et du Togo... de reconnaître le nouveau gouvernement de la République du Ghana ». Londres et Washington font une démarche similaire, le même jour, suivies de la France, le 7.
Le Dr N’Krumah, depuis Conakry, promet jour après jour de revenir bientôt au Ghana. Radio-Conakry participe activement à la campagne. La menace paraît assez grave : M. Foccart arrive à l’improviste en Côte d’Ivoire le 8 mars, et le 16, le président Houphouët-Boigny prononce un grand discours devant le Conseil national réuni pour l’occasion : il attaque M. Sékou Touré et lui reproche de vouloir « restaurer le régime de son complice Kwame N’Krumah, notre plus mortel ennemi en terre d’Afrique ! » [28].
Mais en dépit de la
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