se verra obligé de révoquer sir Arku Korsah.
Aux yeux du président Houphouët-Boigny, son collègue ghanéen apparaît donc comme étant, lui aussi, une victime des franc-maçons.
L’évidence du complot, pour le leader ivoirien, découle aussi du fait que connaissant très peu la tradition anglaise d’hostilité fondamentale aux jugements à huis clos, il considère la publicité donnée aux débats de la Cour, à Accra, comme une preuve en soi de la solidité de l’accusation, donc de la culpabilité effective des personnalités incriminées.
Cette sympathie, ou plutôt cette hésitation du chef d’État ivoirien, se manifeste publiquement, après le quatrième attentat, celui du 2 janvier 1964, contre le Dr N’Krumah : il le félicite d’avoir échappé à « l’odieux attentat », et fait publier le texte de son télégramme dans l’hebdomadaire du Parti démocratique de Côte d’Ivoire.
Le flottement durera assez longtemps. En effet, obsédé alors par le “danger franc-maçon”, le président Houphouët-Boigny semble enclin à accorder à celui-ci, dans l’immédiat, la priorité sur la menace que représentent les partisans du Sanwi réfugiés au Ghana. Le Dr N’Krumah a-t-il eu connaissance de ce flottement et s’est-il attaché à émousser la vigilance de son collègue ivoirien ? En tout cas, à Accra, vers la mi-septembre, M. Kojo Botsio, ministre ghanéen des Affaires étrangères, fait état à qui veut l’entendre d’une évolution favorable des relations entre son pays et la Côte d’Ivoire et du retrait prochain de tout soutien matériel et politique aux opposants ghanéens et en particulier au Dr Busia.
Ces informations de sources confidentielles se trouvent confirmées par une initiative spectaculaire du Dr N’Krumah. Il envoie, le 28 septembre, à Abidjan, une délégation officielle conduite par le ministre de la Justice du Ghana. Le lendemain, elle est reçue pendant une heure et demie par le président de la République ivoirienne. Les relations entre les deux pays « qui posent depuis un certain temps des problèmes » sont discutées « en toute franchise et en toute sincérité » [10].
Une semaine plus tard, des partisans armés du Sawaba, venus du Ghana, essaient de créer des maquis au Niger.

... a l’offensive contre Accra

Le président Houphouët-Boigny connaissait, depuis longtemps,l’existence, au Ghana, des deux camps de Mankrong et de Half-Assini, dans lesquels des opposants africains aux régimes modérés recevaient un entraînement à

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