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Subitement, à partir de décembre 1966, la position ivoirienne se durcit. On en décèle mal les raisons, du moins si on les cherche du côté de Londres et de Salisbury, car les atermoiements anglais et la rigidité des positions rhodésiennes ne sont ni plus ni moins prononcés qu’auparavant. Ce changement qualitatif de la position ivoirienne se manifeste par une déclaration officielle de M. Usher Assouan, après l’échec des conversations Wilson-Ian Smith sur le “Tiger”, au large de Gibraltar. Il accuse Londres d’avoir choisi des « méthodes et des moyens... [pour] soi-disant mater la rébellion des colons blancs de Rhodésie... ».
La diplomatie ivoirienne ne déviera plus de cette position franchement hostile, voire agressive, à l’égard de la Grande-Bretagne. Il n’y aura plus aucune ambiguïté dans l’attitude de la Côte d’Ivoire.
Ainsi le 13 octobre 1967, devant la IVeme Commission de l’Assemblée générale des Nations Unies, au cours de la discussion sur le problème rhodésien, le délégué ivoirien somme la Grande-Bretagne « de traduire dans un langage clair et précis ses actes en la matière au lieu de chercher des subterfuges mettant en pratique des arrières-pensées inavouables » [33]. Toujours selon le délégué ivoirien,« il doit être mis fin... par tous les moyens appropriés, à la situation qui prévaut en Rhodésie ».
Ainsi encore, au début de mars 1968, après l’exécution, par le gouvernement de Salisbury, en dépit de la grâce royale, de trois Africains de Rhodésie du Sud, le ministre des Affaires étrangères ivoirien se livre ouvertement à la surenchère. Dans un communiqué officiel, il affirme sa certitude « que le gouvernement britannique relèvera ce défi et ne se contentera pas seulement de lancer contre les assassins un mandat d’arrêt international... Quoi qu’il en soit, le gouvernement ivoirien continue de tenir la Grande-Bretagne pour seule responsable de la situation qui prévaut actuellement en Rhodésie, et à laquelle elle doit mettre fin en sauvegardant les intérêts du peuple Zimbabwé qui constitue la grande majorité en Rhodésie ».
Pourquoi donc ce recours à un langage, inusité jusque-là, non seulement lors du drame algérien, mais même dans le cas de l’Afrique du Sud ? C’est que le tournant de fin 1966 correspond, curieusement, aux premiers pas de la rébellion de M. Ojukwu, rébellion à laquelle s’oppose le gouvernement travailliste de Londres. D’où la tactique de harcèlement
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