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Mais au début de 1968, les relations ivoiro-congolaises paraissent, durant une période assez courte il est vrai, des plus amicales. En effet, à l’issue de la conférence de Niamey de l’O.C.A.M. à laquelle il assiste, le général Mobutu arrive à Abidjan le 24 janvier, pour une visite de quatre jours en Côte d’Ivoire. Il se déclare enthousiasmé. « Président Houphouët-Boigny, livrez-moi le secret de votre belle réussite », lui demande-t-il publiquement.
Selon le communiqué commun, « le président Houphouët-Boigny a félicité le président Mobutu et son gouvernement pour l’action de redressement national réalisé au Congo... ».
Du côté congolais aussi, on paraît prêt à enterrer la hache de guerre. Le Progrès de Kinshasa écrit :
« Le général Mobutu a marqué en Côte d’Ivoire la fin d’un mythe malheureux, le mythe tschombiste… La Côte d’Ivoire fut à une certaine époque le protecteur avisé et acharné, quoique discret, de Moïse Tshombé, traître au Congo et à l’Afrique » [25].
Mais le renouveau d’espoir en une insertion réelle du Congo-Kinshasa dans l’orbite française est vite déçu. En effet, arrivant d’Abidjan à Bangui, le général Mobutu évoque, le 1er février, la création des États-Unis de l’Afrique Centrale, réunissant le Congo-Kinshasa, le Tchad et la République Centrafricaine. Il confirme la création de cet ensemble -« il ne s’agit plus d’un projet mais d’une réalité » [26], dit-il - en débarquant à Kinshasa.
Ainsi, le Congo-Kinshasa, non seulement rejette le rôle de satellite dans l’orbite française, mais se veut planète cherchant à attirer dans son orbite des satellites jusque-là français.
Dans une telle atmosphère, il ne peut être question, pour le président Houphouët-Boigny, de rendre au général Mobutu sa visite de janvier
1968 en Côte d’Ivoire. Il ne peut être question non plus - vu la nécessité de mobiliser le maximum d’États en faveur du Biafra - de risquer de heurter le leader congolais. M. Houphouët-Boigny lui envoie donc comme émissaire, M. Usher Assouan, pour expliquer les raisons du