également le report du 4e sommet.
Le leader nigérien n’en annonce pas moins, le 3 septembre, sa décision de se rendre personnellement « au prochain sommet de l’O.U.A. ». Le président Diori précise encore plus sa position en déclarant approuver, par sa présence, la tenue de cette conférence.
Dans son discours inaugural, le général Mobutu dépasse le stade du langage brutal pour adopter un ton agressif vis-à-vis de la délégation ivoirienne. Il fait état de la « campagne tendant à inciter les chefs d’État à ne pas venir à Kinshasa » [22] et du prétexte de « l’insécurité [régnant] dans une ville de l’est du Congo, Bukavu ». Après avoir ainsi dévoilé l’une des nombreuses implications de la révolte des mercenaires, il met en relief, avec violence, la tentative ivoirienne, deux ans auparavant, de faire boycotter un autre sommet de l’O.U.A., celui d’Accra :
« Rappelez-vous, dit-il, l’atmosphère qui a régné en 1965 avant la conférence d’Accra. On cherchait alors à diviser l’Afrique en vue de boycotter la conférence » [23].
L’empereur d’Ethiopie lui-même, parle dans son discours « de nouvelles interventions maléfiques... notamment dans les tentatives pour empêcher la réunion de la présente conférence ».
La présence à la conférence - pour la deuxième fois depuis la création de l’O.U.A. - du secrétaire général de l’O.N.U., donne à la rencontre de Kinshasa un lustre particulier. Mieux encore, le président Hamani Diori relève « la présence massive des chefs d’État de l’O.C.A.M. » et la considère comme « le plus cinglant des démentis » à « l’idée saugrenue prêtée aux pays membres de l’O.C.A.M. de s’absenter de ces assises historiques ». Il souhaite même au Congo-Léopoldville de retirer de « cette grande manifestation d’Unité Africaine tout le profit qu’il est en droit d’en attendre ».
L’échec de la tentative ivoirienne d’affaiblir le régime du général Mobutu est évident.
Les mercenaires feront couler encore beaucoup de sang et d’encre. Ils afflueront à nouveau à partir de l’Angola. Kinshasa accusera à nouveau Paris de collusion avec M. Bob Denard, l’un des chefs des mercenaires d’Angola<span