Au départ, l’aide du Canada au Niger sera plutôt modeste. Elle avait été officialisée lors de la tournée de M. Lionel Chevrier _haut-fonctionnaire canadien_ en Afrique francophone, en mars 1968, c’est-à-dire huit mois après le discours du général de Gaulle. En décembre 1968, M. Paul Martin [1], leader du Sénat, effectuera une seconde tournée et sera reçu à Niamey avec des manifestations d’amitié.
Au fil des ans, cette coopération sera jalonnée de très nombreux apports canadiens dans tous les domaines, culturel, minier, agricole, etc. Mais surtout de réalisations importantes pour le développement économique et le renforcement de l’unité nationale du Niger. Par ailleurs, de nombreux projets, comme l’exploitation de la mine de charbon de l’Aïr, la mise en valeur de la Komadougou, l’aménagement hydro-agricole du périmètre sucrier de Tillabéry, la création d’un rideau forestier pour contenir l’avancée du désert, etc, étaient en chantier en avril 1974...
De toutes ces affaires, celle dite du « don de blé canadien » fut l’une des plus mouvementées et devait tourner à l’épreuve de force avec Paris.
En juillet 1968, je suis envoyé en mission au Canada pour tâter le terrain après la venue au pouvoir de l’équipe Trudeau. Là, un lobby proche du parti libéral me fait entrevoir la possibilité pour les pays francophones de l’Afrique d’obtenir, dans l’immédiat, des dons en blé. Par une lettre datée du 29 juillet, j’en informe le président Diori, et je fais de même avec le président Houphouët-Boigny.
Le chef d’État ivoirien s’abstient de toute réaction. Diori Hamani, lui, multiplie aussitôt questions et contacts. J’y réponds de mon mieux.
En conséquence, le 10 septembre, l’ambassadeur du Niger à Paris me fait parvenir une lettre me demandant d’engager les négociations pour l’obtention d’une « première livraison de 10 000 (dix mille) tonnes de blé panifiable » à titre gracieux, à condition que « seuls le prix du transport du Port d’embarquement canadien au Niger et le montant des honoraires d’usage de cette firme... (soient) à la charge du gouvernement nigérien. » ( Annexe 2).
Monsieur Konnan Bédié, alors ministre des Finances ivoirien, me demande à son tour, oralement, d’intervenir dans le même sens, mais pour 15 000
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