demeurant, d’autres soucis l’accaparent à trois mois de sa démission.
Durant toute cette période, s’étendant de juillet 1967 à avril 1969, Diori Hamani paraîtra isolé. Aucun de ses collègues africains n’esquissera le moindre geste de solidarité. Cette situation l’inquiétera sans ébranler pour autant sa conviction d’être sur la bonne voie. La suite des événements lui donnera bien vite raison.
En effet, moins d’une année après la démission du général de Gaulle, M. Mitchell Sharp, secrétaire d’État canadien aux Affaires extérieures, sera reçu à Paris par le ministre des Affaires étrangères M. Maurice Schuman. Celui-ci l’assurera que « le gouvernement français n’a absolument pas et n’avait jamais eu l’intention d’intervenir dans les affaires intérieures du Canada. »
Georges Pompidou enverra bientôt son ministre des Affaires étrangères en mission de réconciliation à Ottawa, en attendant l’annonce officielle par le Quai d’Orsay, en octobre 1974, que Paris considère le problème du Québec comme « une affaire intérieure canadienne ». Enfin, en novembre 1982, en recevant le Premier ministre du Canada M. Trudeau à l’Élysée, le président Mitterrand confirmera le souci du gouvernement français « de respecter la souveraineté du Canada ». [3]
Bien entendu, dans l’immédiat, personne ne saura gré au président Diori d’avoir eu raison avant les autres. C’est pourquoi la coopération entre le Niger et le Canada se développera dans une atmosphère permanente de tension entre Niamey et Paris. Cette tension survivra même au rapprochement franco-canadien. L’ensemble de l’establishment parisien, oubliant son opposition de naguère au « Québec libre » refuse, semble-t-il, d’accepter qu’un état francophone d’Afrique puisse faire cavalier seul.
L’hostilité de ces milieux parisiens sera multiforme. Elle ira des manifestations d’impolitesse, voire de grossièreté, aux tentatives de neutralisation de la coopération nigéro-canadienne.
Exemple d’impolitesse. Le 7 janvier 1971, M. Harou Kouka, ministre nigérien de l’Éducation, arrive à Paris pour demander à son collègue M. Yvon Bourges, de recevoir dans les universités françaises 13 des 130 étudiants nigériens expulsés de Côte d’Ivoire. « Alors, lui répond le ministre de Georges Pompidou, vos amis canadiens vous laissent tomber ? Vous pourriez, ajoute-t-il, vous adresser avec plus de profit à nos camarades québécois. » Puis il ramasse ses papiers et quitte son bureau en laissant Harou
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