Rares sont les ambassadeurs et diplomates étrangers qui ont su gagner l’estime, la confiance et l’amitié du président Diori. Deux d’entre eux étaient des représentants de l’État d’Israël.
Le premier s’appelle Yosip Hadass. Il représente son pays à Niamey quand éclatent, au début de décembre 1963, l’équipée du capitaine Diallo bientôt suivie d’incidents frontaliers entre le Niger et le Dahomey, incidents qui précèdent de quelques mois la tentative du Sawaba de créer des maquis en territoire nigérien.
La démonstration de force du capitaine Diallo, toute dérisoire qu’elle est, apporte la preuve que le gouvernement ne peut compter sur l’appui de l’armée [1] en cas de subversion. Pour suppléer aux forces armées défaillantes, le Parti progressiste nigérien décide de créer ses propres milices. Pour les armer, le président Diori s’adresse au gouvernement français qui fait la sourde oreille : à Paris, on n’aime pas que des civils armés s’occupent de problèmes de maintien et de rétablissement de l’ordre.
M. Diori Hamani s’adressera alors au chargé d’affaires israélien qui, avec une diligence au-dessus de tout éloge, fournira les quelques dizaines d’armes automatiques légères demandées.
Au moment de la tentative de création de maquis par Djibo Bakary, l’armée étant toujours, depuis l’affaire Diallo, en proie à une « désorganisation passagère », la milice jouera un rôle prépondérant dans la riposte aux sawabistes.
L’amitié du Président pour Yosip Hadass ne se démentira jamais.
Le second est Yehoshua Rash. Il dirigeait en Israël un kibboutz de gauche. Homme simple, intelligent, d’une grande finesse et à la chaleur communicative, il n’a aucune des tares des diplomates pour la bonne raison qu’il venait directement de sa ferme coopérative.
Pourtant, son succès paraît aléatoire à son arrivée au Niger. Il présente en effet ses Lettres de créance au pire moment, le 30 novembre 1967, c’est-à-dire le lendemain de la guerre des Six jours.
Lui n’aura pas, comme M. Hadass, à rendre un quelconque service au gouvernement du Niger. Il réussira pourtant à gagner et à garder la confiance du président Diori, en défendant certes avec brio la politique de son gouvernement, mais avec une touche d’humanité, de générosité, en tout cas sans arrogance.
J’ai le plaisir de compter Rash comme Hadass parmi mes amis. En dépit du tournant _à mon sens néfaste pour la paix et le
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