Le 20 novembre 1969, la Présidence de la République du Niger demande à l’ambassadeur Mayaki, à la délégation permanente du Niger à l’ONU, de :
« 1. Transmettre représentant Roumanie accord pour que ambassadeur Roumanie au Niger présente Lettres de créance première quinzaine décembre 1969 ;
2. Prier représentant Yougoslavie obtenir de son gouvernement propositions relatives date présentation Lettres de créance ambassadeur Yougoslavie ;
3. Suggérer représentant URSS l’envoi d’une mission bonne volonté pour aboutir accord sur ces même questions. »
Il s’agit là de l’aboutissement d’un long processus. De nombreuses délégations soviétiques et autres avaient séjourné au Niger depuis l’accession de celui-ci à l’indépendance. Il avait même été question à un moment donné d’accords culturels, voire commerciaux avec Moscou. Mais la glaciation avait succédé bien vite à l’indifférence, avec la tentation puérile mais sanglante du Sawaba de Djibo Bakary de créer des « maquis révolutionnaires » au Niger en septembre-octobre 1964. »
Cette tentative de subversion armée marquera tous les dirigeants nigériens, et en particulier le président Diori. Ils ne voudront plus entendre parler de relations avec les « pays communistes », Chine populaire et URSS en tête...
Dans les dernières semaines de 1968, au cours d’une discussion, le président Houphouët-Boigny m’avait dit : « Je crois que nous avons fait une erreur en acceptant l’ouverture d’une ambassade russe ici. » Je lui avais répondu que toute autre considération mise à part, on ne pouvait ignorer une grande puissance comme l’URSS et qu’à tout prendre, il valait mieux avoir un ambassadeur soviétique sur place pour connaître, de première main, le point de vue officiel du Kremlin sur tel ou tel problème.
J’avais rapporté cette conversation au président Diori qui, tout en reconnaissant la justesse de l’analyse, m’avait répondu : « Pour nous, c’est beaucoup plus difficile. Nous avons souffert dans notre chair. Des dizaines de nos enfants sont morts à cause de Djibo Bakary soutenu par N’Krumah et les communistes. Je ne puis oublier que ce fut un cauchemar pour nous : nous avons dû nous résoudre à passer par les armes le fils de l’un de nos propres camarades [1] qui était le lieutenant de
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