plus retourné. Le Président se trouve à la villa de la SONORA à Zinder. Gowon, ajoute-t-il, nous avait remis une lettre de condoléances pour lui. Je la lui ai transmise. »
Il se lance ensuite dans une diatribe contre Mouddour Zakara, targui et ministre des Finances de Diori Hamani, l’accusant d’être « l’un des ministres les plus corrompus, celui qui a fait le plus d’argent. » Quand je lui dis : « Tous, mais pas Mouddour », Sani me répond : « Lorsque tu viendras à Niamey, je t’en donnerai les preuves » [5].
J’ai droit encore à une attaque en règle contre le Parti progressiste nigérien. « Le PPN, dit-il, ne représente rien. Ni à Niamey, ni ailleurs. Et si on laissait faire les gens, ils bastonneraient les anciens dirigeants du Parti. »
Après cette discussion longue et édifiante avec Sani, la perspective de mon voyage à Niamey se trouve bien assombrie. Sani continue d’insister : « Viens travailler avec nous, comme avant. On a besoin de toi. Toi, tu ne peux pas hésiter dans le choix entre l’amitié pour un homme et le sort de 4 500 000 Nigériens. C’est toi qui en parlais tout le temps... »
Ma parade est toute prête. Jusqu’à présent, j’ai pu être utile au Niger surtout grâce à mon action à l’étranger. On me connaît en France, en Allemagne, en Belgique, au Canada, en URSS, etc. comme l’homme de confiance du président Diori. Si je m’y présentais demain au nom du CMS, j’y laisserais prestige personnel et crédibilité. Mais par contre, si le CMS me laissait rencontrer le Président, « je suis certain qu’il m’autoriserait à travailler pour le régime militaire. Ceci me permettrait de me réclamer du Président pour continuer à servir le Niger... »
Pour Sani, le principe d’une telle entrevue ne semble poser aucun problème. « Viens à Niamey, et tu pourras aller le voir. Viens le plus vite possible », me dit-il.
Le 12 mai, je reçois deux messages de deux sources différentes, me pressant de me rendre à Niamey. Les 4 500 000 Nigériens sont de nouveau mentionnés et un nouvel argument avancé : « C’est en travaillant à l’intérieur du régime que l’on peut aider le Président. »
Le 16 mai dans l’après-midi, je suis accueilli à l’aéroport de Niamey par l’adjoint de Maitouraré à la SONORA. Il m’annonce que ce dernier est au Nigéria. « Ce n’est certainement pas un coup de Foccart », me dit-il durant le trajet. « La
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