feu. » Puis Maitouraré se lance dans une attaque en règle contre Boubacar, le chef de la police et le frère du Président.
Alors s’engage une longue discussion autour des conditions de ma collaboration. Il veut absolument que je reste comme conseiller du nouveau régime. Je lui réponds : « Pas d’objection, à condition qu’il me soit permis de rencontrer le Président et qu’il me donne le feu vert. » Contrairement au commandant Sani, lui, se montre totalement hostile à toute rencontre.
« Seul le gouvernement de Kaduna, délégué par le général Gowon, a pu rencontrer le Président, dit-il. Si lors de votre entrevue, il te demande d’accomplir certaines missions d’ordre personnel, tu seras très gêné pour les refuser... Et que feras-tu s’il te demandait de travailler contre le nouveau régime ?... Même s’il te donne sa bénédiction orale, tu ne pourras en faire état, car il n’y aura rien d’écrit... C’est pourquoi, conclut Maitouraré, le mieux serait que tu lui écrives et que le Président te réponde par écrit. »
Je défends ma position : « Le Président, lui dis-je, ne me confiera aucune mission ; et s’il le faisait, je pourrais la refuser en faisant valoir que j’avais donné ma parole d’honneur aux militaires sur ce plan ; je suis certain de plus que le Président ne peut pas me demander de ne pas travailler pour son peuple. » Je lui fais valoir enfin que si je le rencontrais, beaucoup de gens au Niger, en Europe et au Canada s’en trouveraient soulagés. « Quant à la lettre, qui me garantira qu’on n’exercera pas de pressions sur un homme privé de liberté ? »
Chacun de nous reste sur sa position.
Nous allons comme convenu à 20h15 au ministère des Mines où viennent nous rejoindre Loutou, Sani, Sory, etc.
On rediscute de ma collaboration. Je repose la question du contact personnel avec le Président, de la nécessité de préserver ma crédibilité, etc. Eux insistent sur la solution lettre, et Sani promet sur l’honneur qu’aucune pression ne sera exercée sur le Président.
Au moment de nous quitter, Sani me demande avec un grand sourire : « Tu étais dans l’avion avec Issoufou Djermakoye ? [12] Il m’a dit qu’Houphouët lui avait affirmé, il y a plus de deux ans déjà : “Baulin perdra Diori”. »
Je lui raconte le tour que j’avais joué à Djermakoye [<a href=’#nb13’ class=’spip_note’ rel=’appendix’ title=’J’avais dissuadé un pétrolier américain de lui verser
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