href=’#nb18’ class=’spip_note’ rel=’appendix’ title=’Ordonnance n°84-35 du 1er octobre portant Loi des Finances pour l’année (...)’ id=’nh18’>18].
Mais cette somme déjà énorme que doit verser en 1985 l’État nigérien ne donne nullement une idée correcte de l’impéritie du régime militaire. En fait, il y a maquillage de la réalité parce qu’il se trouve, depuis plusieurs années, dans l’incapacité d’honorer les échéances. D’où la nécessité de rééchelonner la dette en y incorporant bien entendu les intérêts non réglés, ainsi que les intérêts sur les intérêts. Donc, si le Fonds Monétaire International et le Club de Paris ont accepté, le 30 novembre 1984, que le remboursement par le Niger de sa dette soit étalé « sur une période de dix ans avec une période de grâce de cinq ans » [19], il n’en reste pas moins que « la charge de la dette, après rééchelonnement, atteindra 50 milliards de francs CFA en 1988. » [20] Cela fait de 7 à 10 000 francs CFA par an et par habitant !
Faut-il citer encore le chiffre de la dette intérieure qui vient s’ajouter à la dette extérieure ? Là encore, l’hypertrophie est indéniable : la dette intérieure est passée en effet de 417 490 000 francs CFA en 1974, à 9 733 000 000 en 1984 [21], soit 23 fois plus.
Face à ces chiffres, comment la junte peut-elle accuser d’impéritie le régime civil qu’elle a renversé par la force ?
On avance souvent à Niamey un second prétexte, celui de la corruption, pour expliquer le putsch. Dans son discours programme du 22 avril 1974, le colonel Kountché avait annoncé la création d’une commission de contrôle et d’enquête pour « vérifier les biens des anciens responsables et les malversations de l’ancien régime. » Il avait promis alors de porter le verdict de cet organisme « à la connaissance de tous. »
Personne ne peut se hasarder à nier que tel directeur d’un organisme para-étatique prenait des commissions ou que tel sous-préfet détournait quelques dizaines de sacs de céréales pour les réserver aux siens et rehausser d’autant son prestige au sein de son clan. Ceux qui croient pouvoir mettre un terme à ces abus sont généralement du niveau des rédacteurs _jeunes et généreux_ de tracts. Ce genre de corruption a existé de tout temps et existe toujours<span
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