bataillon Sory qui commandait _si je me rappelle bien_ la garnison d’Agadez ? Eh bien, il avait fait mouvement vers Niamey, dit-on, pour épauler le putsch ; il recevra le portefeuille de la Justice. Le capitaine Boulama Manga ? Il participait au bouclage de la capitale du côté de l’aéroport de Niamey dans la nuit du 14 au 15, et accèdera dans les 48 heures au poste de ministre des Affaires économiques...
Double trahison [7] de tous ces officiers. Ils avaient trahi et leur serment et leur chef. Car ces hommes étaient tous plus ou moins proches de M. Diori Hamani qui les considérait comme ses enfants, ses « garçons ». Ils avaient libre accès auprès de lui. Ses relations avec eux se différenciaient totalement de celles, compassées, du président Houphouët-Boigny avec ses propres cadres militaires.
Le putsch apparaîtra bientôt comme l’un des plus sanglants d’Afrique, avec une quinzaine de morts. La garde en effet avait résisté. Pourtant, le commandant Sani en était le chef virtuel, même si un autre la commandait en titre depuis peu. C’est Sani qui s’était opposé à la consolidation des murs d’enceinte et au renforcement de la puissance de feu du Palais, deux mesures préconisées par son prédécesseur. Bien entendu, le Président avait donné raison à Sani et rejeté les plans du nouveau commandant de la garde.
Quant aux gardes du corps du Président _ les Badié, les Hamidou, etc_, ils s’étaient sacrifiés en dépit _ou à cause_ de l’absence de leur chef, un Corse du nom de Quillichini que le Président honorait _à tort_ de sa confiance.
Le 17, en début d’après-midi, nous devons nous rendre à l’évidence et reconnaître que l’ambassadeur de France à Niamey avait bien raison de conclure son télégramme par la phrase : « Une page est tournée. »
Dans l’immédiat, connaissant la fierté à fleur de peau du Président, nous craignons que les militaires ne l’humilient. C’est pourquoi il convient de leur rappeler que Diori Hamani compte beaucoup d’amis.
Au niveau des autorités françaises, la coïncidence on ne peut plus bizarre entre les négociations avortées sur l’uranium et le coup d’État, gêne visiblement les interlocuteurs officiels de nos amis qui exercent des pressions en faveur du président Diori.
À l’Assemblée nationale, un camarade, Louis Le Pensec, socialiste du Finistère, constate le 17 avril, dans une question écrite au ministre des Affaires étrangères, que « le coup d’État militaire du 15 avril 1974 au Niger est intervenu en pleine période de négociation des accords franco-nigériens relatifs à la réévaluation du
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