17 millions de francs CFA et de nombreux bijoux planqués chez sa mère. Entre-temps, personne n’aura trouvé à redire à sa commande d’une Mercedes ultra-luxueuse en Allemagne ou aux emplettes fastueuses de sa fiancée, préparant son trousseau à Paris.
Le fait même que le régime militaire, loin de s’épurer, ait été obligé de promouvoir un officier de cet acabit, le disqualifie automatiquement comme accusateur.
Et que dire du cas tout récent de M. Amadou Oumarou dit Bonkano, confident, homme de confiance et féticheur-conseiller du général de brigade Seyni Kountché ?
La commission d’enquête créée par le régime militaire au lendemain du putsch avait publié, huit mois plus tard, les résultats de ses recherches. Le Sahel du 19 décembre 1974 révélait les noms des personnalités du régime civil les plus compromises. M. Maitouraré Gadjo venait en tête : le Conseil Militaire Suprême ordonnait la confiscation de tous ses biens, à savoir : « une maison à étage », 2 « villas en dur », et 2 « villas » en terre battue, quatre terrains non bâtis, une rizière, 350 bovins.
Quand on lit dans le Journal Officiel [24] la liste des biens de Bonkano confisqués par l’État, on s’aperçoit que, sur ce plan, l’entourage de Diori Hamani était composé, au mieux, d’amateurs sans envergure, de minables.
En effet, Bonkano, simple garde-cercle avant le coup, de plus quasi illettré _il apprendra le français grâce à des cours particuliers à partir de novembre 1974_, montera rapidement en grade jusqu’à devenir le chef suprême de la police. Toujours grâce à la protection indéfectible du général Kountché, il fondera une société commerciale, la SIPRIC, et amassera une fortune colossale comprenant, selon le J.O. précité :
— à Maréna : un complexe immobilier équipé de groupes électrogènes et d’un château d’eau, composé d’une mosquée et des annexes, d’une résidence comprenant plusieurs pavillons, d’un verger et d’une rizière ;
— à Bougoum : une exploitation agricole de 150 km² équipée de groupes électrogènes, comprenant une résidence aménagée, un champ et des annexes, un ensemble de magasins et greniers de stockage de vivres ;
— à Nordiré : un verger ;
— à Timéré : un verger et un immeuble à étage ;
— à Gnakatiré : un champ de 150 000 mètres carrés ;
— à Niamey : « 47 propriétés bâties et
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