le camp du président de la République du Niger [1].

Autre idée, demander à M. Foccart l’intervention des troupes françaises... La démarche, cette fois, me paraît saugrenue : la cause essentielle sinon unique du putsch n’est-elle pas évidente ? [2]

On se trouve, de plus, en pleine période de transition : le président du Sénat M. Poher assure, depuis le décès de Georges Pompidou, l’intérim à l’Élysée et ne prendra certainement pas une telle responsabilité. D’autre part, on le sait depuis le précédent intérim, assuré par la même personnalité, il ne pouvait sentir M. Foccart.

Quant à M. Jobert, ministre des Affaires extérieures en exercice, il n’aime pas M. Diori. Pour une raison bien simple : c’est un ultra québécophile et il ne pardonne pas au Président son attitude rigide, allergique au compromis, sur le problème de l’unité du Canada, contre le séparatisme québécois et les partisans parisiens de ce séparatisme.

En dépit de mes réserves, je me rallie finalement à l’idée, parce qu’elle nous permet effectivement de connaître les réactions des milieux intéressés à la chute du président Diori.

Bien entendu, les premières démarches nous éclairent pleinement. Tout d’abord, à Paris, personne ne songe à une intervention de quelque nature que ce soit. M. Foccart, pour sa part, soulève immédiatement un problème de procédure : il faudrait, dit-il, une lettre du président Diori ou du président de l’Assemblée nationale du Niger pour obtenir l’intervention des troupes françaises... Une telle lettre n’existe évidemment pas. Qu’importe, on se débrouille et on lui en déniche une. M. Foccart reste estomaqué. Or, à moins d’accuser de faux et usage de faux l’un des plus proches collaborateurs du président Diori _et de plus un Blanc_, il se trouve obligé de se courber et de considérer qu’elle change « l’aspect des choses ».

Comme prévu, il n’en sortira rien. C’est sans surprise que nous apprendrons le lendemain de Max Jalade, un journaliste français ami du président Diori, que selon M. Foccart, « une grande conférence a réuni » la veille MM. Poher, Galley, le général Maurin et M. Foccart ; on a analysé la situation, envisagé diverses solutions, et on a fini par opter pour celle d’envoyer sur place « le colonel Prax [<a href=’#nb3’ class=’spip_note’

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