élections législatives. Dans ce domaine, les changements sont d’essence qualitative. Tout d’abord, comme le Président en avait informé le Conseil national en juin, le nombre des sièges à pouvoir est porté de 120 à 147. Ensuite la consultation électorale cesse de se faire sur liste nationale unique ; on lui substituera un mode de scrutin uninominal majoritaire à deux tours.
Mais ce bouleversement de caractère structurel nécessite de toute évidence une modification rapide de la Constitution. L’obstacle n’est pas insurmontable. Les députés réunis à la hâte par leur président,
M. Ph Yacé, amendent le 25 novembre 1980 l’article 10 qui, dans une nouvelle lecture, dissocie l’élection présidentielle des législatives. L’article 29 stipulant des élections sur liste nationale est lui aussi modifié en conséquence, de même que le mode de scrutin. Le tout en 72 heures.
Dès le 23 octobre, le Président, toujours sur ses gardes, avait tenu à avertir solennellement qu’au cours des élections législatives, "aucune pression (des responsables) ne sera tolérée". En dépit de ses appréhensions et de son extrême anxiété - un ministre me dira que le Chef de l’Etat croyait "marcher sur un champ de mines" - tout se déroulera sans le moindre accroc.
Six cent cinquante candidats dont 18 femmes briguent les 147 sièges à pouvoir. Parmi les élus :
En fait les élections avaient été, dans une certaine mesure, supervisées et financées par le tandem Bédié-Dioulo, alors alliés contre leur adversaire commun Ph. Yacé, et décidés à éliminer ses fidèles à l’Assemblée nationale. Le succès de leurs efforts paraît indéniable puisque le bilan final met en relief que 120 des 147 députés issus de ces élections sont des nouveaux venus. Une centaine de
membres de la nouvelle Assemblée nationale sont considérés comme étant à la dévotion de l’un ou de l’autre ou des deux alliés.
Inutile de préciser que l’ensemble de l’opération avait été menée à bien sous la haute
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