supervise personnellement de crainte d’un improbable grain
de sable. Le pré-Congrès se réunira le 1er septembre. Ph. Yacé le sait, toute l’opération a pour but de l’éliminer du circuit. Cela ne l’empêche pas, dans le cours de son intervention, de rendre un vibrant hommage à "notre vénéré Président" et d’exprimer son "admiration pour (sa) clairvoyance". Les séances se succèdent sans le moindre accroc.
L’étape suivante sera celle du Congrès. Il s’ouvre le lundi 29 septembre en présence de 220 journalistes invités, tous frais payés.
Ce devait être le "Congrès du changement".
Son organisateur officiel est Camille Alliali et non Philippe Yacé, toujours secrétaire général en titre. Quant au rapport moral, apanage du secrétaire général, c’est le président d’honneur du Parti,
M. Houphouët-Boigny, qui le présente. Il y dénonce les erreurs commises par la direction, en oubliant de préciser qu’il en est le responsable majeur, et promet un renouveau fait de démocratie et de progrès.
Mais là n’est pas l’objectif de ce Congrès. Tous les participants le pressentent. Félix Houphouët-Boigny en arrive donc à l’essentiel, à savoir l’élimination de Philippe Yacé. Lui fera-t-il l’injure de le remplacer ? C’est ne pas le connaître réellement. Il aime - du moins il aimait jadis - faire les choses avec élégance. Il révèle donc aux congressistes la suppression pure et simple du poste de secrétaire général. Et pour combler ce vide, il annonce la création d’un Comité exécutif (de neuf membres) chargé de seconder le Président d’honneur du PDCI. Autre mesure élégante pour un meilleur contrôle du Parti, le nombre des membres du B.P. est ramené de 70 à 32 par élimination de ceux considérés comme favorables à l’ancien secrétaire général. Le Comité directeur subira une ablation similaire. Quant à Ph. Yacé, lui, il reste membre du Bureau Politique mais demeure hors du Comité exécutif.
En ce qui concerne l’organisation parallèle de l’Etat, la première étape sera, bien entendu, celle de l’élection présidentielle. Là, aussi, pas de problème. M. Houphouët-Boigny, candidat unique, est élu à une majorité de 99,99 % des votants Environ 30% des inscrits.
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Deuxième phrase de la reprise en mains des institutions, les