voici :
Pour le VIIe Congrès, en 1980. Comme à l’ordinaire les délégués au Congrès seraient des hommes dévoués à Philippe Yacé. Celui-ci, après avoir lu son rapport moral dans lequel il aurait rendu un hommage plus dithyrambique que jamais au Chef de l’Etat, l’aurait noyé sous un torrent d’éloges et aurait conclu en proposant au Congrès d’accepter que le Président se retire pour un repos amplement mérité. La proposition aurait été accueillie par une ovation, les dépêches d’agences auraient répercuté immédiatement la nouvelle et Houphouët aurait été mis devant le fait accompli. Les élections seraient venues confirmer l’accession - conformément à la Constitution modifiée cinq ans auparavant - du président de l’Assemblée nationale à la magistrature suprême."
L’organisation des élections municipales de 1978 viendra prouver que, décidément, Ph. Yacé est en perte de vitesse. Le président Houphouët-Boigny, qui séjournait alors en Europe, lui avait demandé de distribuer les investitures pour cette consultation électorale, encore plus formelle que les législatives. C’est ce qu’il avait fait consciencieusement, c’est-à-dire en désignant, comme à l’ordinaire, des candidats fidèles au Parti et dociles. Bien entendu, le nombre des municipalités étant limité à 24, les laissés-pour-compte avaient protesté. Le Président en avait pris prétexte pour annuler toute l’opération à son retour d’Europe, et avait proposé d’organiser une consultation "dans des conditions vraiment démocratiques".
Ph. Yacé, tout en considérant ce désaveu comme une atteinte à son prestige, s’abstenait de réagir.
Evidemment, ce n’est pas pour cette vétille que le Président, à partir de 1979, ne cachera plus sa colère quand on prononcera devant lui le nom de Philippe Yacé...
Dans les mois qui précèdent le VIIe Congrès, on parle de nouveau de la création d’un poste de Premier ministre. Et si l’on avance beaucoup de noms, celui d’Emmanuel Dioulo revient très souvent. On cite ensuite ceux de MM. Alliali, Ekra, Mockey et on murmure celui de Jean Konan Banny.
Mais M. Houphouët-Boigny, lui, est bien loin de ces combinaisons.
Il ne veut pas de Premier ministre, car il est pleinement engagé dans une opération de dédouanement de son candidat de toujours à la
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