Bien avant que ne tombe le couperet sur les trois ministres, le Président savait qu’il était, au même titre que Konan Bédié, le sujet favori de "Radio-Treichville". L’homme de la rue, peu au fait des finesses du négoce international, et des possibilités de profits qu’il offre, colportait des informations fantaisistes sur la participation du Chef de l’Etat aux "combines".
Afin de réduire au silence les mauvaises langues, M. Houphouët-Boigny cherchera d’abord à administrer la preuve de son dédain pour les biens matériels. Ainsi, il annoncera, quelques jours avant le remaniement ministériel, qu’il fait don à l’Etat de 527 hectares de caféiers et de 1 510 hectares de cacaoyers. Mais, loin de calmer les rumeurs, le geste du Président les amplifie. Ce don paraît suspect dans les beaux quartiers comme dans les masures.
D’aucuns émettent l’hypothèse qu’il s’agit de vieilles plantations, que leur rénovation coûterait trop cher, que M. Houphouët-Boigny ne veut pas en assumer la charge, d’où la solution de les remettre à l’administration des Domaines. D’autres commentaires sont plus inconvenants encore.
L’atmosphère est telle que la presse se trouve acculée à faire allusion à ces rumeurs et à prendre la défense du Chef de l’Etat. Ainsi, Fraternité
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