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Après de multiples tâtonnements, erreurs, redéfinitions de l’objectif essentiel, il trouvera la solution idéale, à savoir un pendant afroeuropéen au prestigieux Club de Rome. Le "Club de Dakar" groupera une cinquantaine de personnalités d’Europe et d’Afrique venant des milieux d’affaires ou appartenant au monde des sciences et de la politique.
Dans l’esprit de son promoteur, ce Club select devait avoir pour objectif d’initier un dialogue confiant devant déboucher sur un développement moins anarchique des relations Nord-Sud.
Après deux longues années de gestation, le "Club de Dakar" verra officiellement le jour, le 3 décembre 1974, en présence d’un parterre d’hommes éminents des deux continents.
Bien entendu, cet incontestable succès de prestige de la Côte-d’Ivoire ne sera pas perçu comme tel par de nombreux dirigeants ivoiriens naturellement mécontents - c’est bien humain - de voir l’un des leurs se hisser au niveau international. Cela ne les empêchera pas de multiplier, en public, les appréciations élogieuses à l’adresse du jeune ministre.
Quant à M. Bédié, il réussira à obtenir une invitation pour une conférence au "Cercle de l’Opinion" à Paris, à la veille de la seconde réunion, dans la capitale française, du Club de Dakar. Il ne cessera de regretter, sous les formes les plus diverses, que la présidence d’un organisme aussi prestigieux soit dévolue à un Ivoirien d’origine "étrangère".
Mais au-delà de son inimitié personnelle, M. Konan Bédié sait que Diawara Le ministre du Plan deviendra franchement antipathique au Président du jour où, dans son discours d’ouverture de la 14e Conférence mondiale de la Société Internationale pour le Développement (SID) réunie à Abidjan, il déclarera avec une imprudence touchant à l’impudence : "Comment pourrai-t-on prendre au sérieux certains dirigeants mégalomanes quant aux dépenses de prestige et qui s’en vont d’un coeur léger quémander des aides de par le monde" (Fraternité Matin du 22.8.74) , s’il lui porte ombrage au plan technique, ne représente pas, à cause précisément de ses origines, un concurrent dans la course à la magistrature suprême. Il sait aussi, et il n’en fait pas mystère, qu’en dépit des quelques accrocs à sa carrière, ses chances d’accession à la Présidence restent intactes. Il sait encore