qualifier Ph. Yacé de "syndicaliste sans peur et sans reproche", de "parlementaire intelligent
et travailleur... devenu leader sur le plan national", de "secrétaire général toujours jeune et dynamique". Il se plaît, in fine, à le féliciter pour sa capacité, "grâce à l’amitié et à la confiance du Chef de l’Etat", à résoudre les problèmes.
Ph. Yacé, lui, présente un rapport moral qui est en fait un hymne au président Houphouët-Boigny, et lui demande de rester à la tête du pays. Dans sa réponse, le Chef de l’Etat accepte de "présider aux destinées de notre Cher Pays assuré que je suis de pouvoir compter sur le concours de tous... en tout premier lieu sur le Président Yacé, le compagnon fidèle, le collaborateur efficace et dévoué dont je salue avec joie indicible le renouvellement de son mandat de Secrétaire Général" Fraternité Matin du 17.10.75..
Donc la cause paraît entendue : le président Houphouët-Boigny semble avoir opté pour M. Philippe Yacé comme successeur. Les sceptiques sont pourtant nombreux. Quant à l’intéressé, il semble en proie au fameux vertige du succès.
Deux jours plus tard, ce dernier renouvelle son allégeance au Chef de l’Etat en déclarant : "La Côte-d’Ivoire n’aura de cesse ni de vous vénérer, ni de vous faire confiance". Les deux hommes paraissent au diapason.
Bientôt des élections présidentielles et législatives viendront clôturer cette année 1975 qui, apparemment, marque un tournant dans la courte histoire de la République de Côte-d’Ivoire.
M. Bédié paraît, en ce mois de novembre 1975, proprement éliminé de la course à la présidence.