mois d’août 1969, j’obtiens finalement un exemplaire d’un ensemble d’écrits incluaant :
- - Un tract Annexe1. Nous avons masqué le nom
et l’adresse du professeur français. intitulé :"L’Union Nationale des Etudiants de Côte-d’Ivoire accuse : Comment les ministres d’Houphouët deviennent Docteurs de l’Université Française" ;
- - Une photocopie d’un "contrat" Annexe 2. Nous avons masqué le nom et l’adresse du professeur., daté du 8 décembre 1968, passé entre "le ministre des Affaires Economiques
et Financières" et l’un des trois membres de son jury ;
- - Des photocopies des articles de Fraternité Matin dont certains extraits sont cités ci-haut.
Le contrat est aussi attristant qu’explosif. Il est effectivement lamentable qu’un ministre et un professeur d’Université acceptent de signer une convention stipulant que :
- 1. Le ministre charge l’Universitaire de mener à bien une étude ressassée depuis fort longtemps ;
- 2. Le ministre finance cette étude à hauteur de 2 500 000 FCFA sur fonds publics, voyage et hébergement en sus ;
- 3. Le professeur et le ministre conviennent que les versements mensuels de 500 000 FCFA soient effectués en cinq fois, dont deux avant la soutenance de la thèse et les trois derniers après ! ;
- 4. Les deux parties s’engagent à respecter le secret professionnel.
Quant au tract, ses auteurs révèlent que la thèse a été préparée par trois des conseillers économiques du ministre, que, pour plus de sûreté, ce dernier aurait fait réviser leur travail par une firme d’ingénieurs-conseils de Paris, toujours sur fonds d’Etat.
Le ton du tract est particulièrement dur pour ne pas dire hargneux.
Ses rédacteurs cherchent, de toute évidence, à humilier le ministre.
Ainsi, ils accusent M. Bédié d’être "un tricheur, un faussaire et un voleur". Plus grave encore, ils posent la question qui est sur toutes les lèvres : "Maintenant que ces faits ont été portés à la connaissance d’Houphouët, que va-t-il faire ? Va-t-il ordonner l’indispensable enquête pour vérifier le bien-fondé du contrat ? Et cela étant vérifié, va-t-il avoir le courage de le