Fraternité Matin.
Donc, le 27 janvier, un long télex part de "CIDI Paris" à "FRATERMA Abidjan". Il paraîtra dans Fraternité Matin du lendemain.
Que disait le texte ? Le ministre des Affaires économiques
et financières, lisait-on, avait soutenu, quatre jours auparavant, une thèse de doctorat sur les "Conditions et termes de l’échange entre pays sous-développés et pays développés" Le président Hamani Diori, président en exercice de l’OCAM, menait depuis quatre ans campagne sur ce même thème., dans le grand amphithéâtre de la Faculté de droit de Poitiers. L’article rapportait, entre autres, que le président du Jury avait déclaré avoir perçu dans la thèse "le signe d’un talent qui repose sur l’excellence du style et sa clarté, la rapidité de l’esprit à saisir les problèmes...". L’auteur de l’article allait encore plus loin et s’émerveillait - et il y avait de quoi - que M. Bédié, en dépit de ses tâches écrasantes, ait "consacré des milliers d’heures d’investigation pour éclairer et coordonner le sujet...Plusieurs années à rechercher et à recueillir une documentation gigantesque, à la comparer à la réalité, à l’analyser avec une minutie d’orfèvre pour en déduire les enchaînements et en tirer les conclusions prévisionnelles...".
Le 3 février, le quotidien du PDCI publiait une interview du nouveau Docteur qui, employant la première personne du pluriel, déclarait :
" Il serait inutile de reprendre ici l’ensemble des exposés théoriques et techniques qui ont été présentés à l’Université de Poitiers... Après avoir parcouru le monde et nous voir confier des tâches au plus haut niveau, nous avons pensé nécessaire d’aller confronter notre modeste action avec les maîtres de la pensée économique, autrement dit de la pensée scientifique...".
A Paris, Le Monde rapportera l’événement par une "brève" parue dans sa livraison datée du 26 janvier 1969. Une dépêche AFP de la veille avait refroidi l’atmosphère ambiante en précisant que le postulant n’avait obtenu que la mention "bien".
En mars, le rédacteur en chef de Bingo, celui-là même qui avait jugé M. Konan Bédié "très faible intellectuellement", ne cache guère son admiration. Dans un éditorial intitulé "Un exemple à suivre", il rapporte que le