gouvernement pour quelques centaines de milliers de dollars, dénote une certaine immaturité politique. Toutefois, le caractère comminatoire et passablement insolent donné par M. Bédié à son intervention fait hésiter l’homme de confiance du Premier ministre canadien. Il acceptera quand même le marché qu’on lui propose.
Donc, pour le ministre ivoirien des Affaires économiques et financières, le problème :
Ce même 4 décembre, M. Mai Maigana, proche collaborateur du président Diori, me téléphone de Niamey pour m’informer du départ, le lendemain, du président nigérien pour Abidjan, et de son désir que je le rejoigne là-bas. Je refuse en disant que je n’irai pas à Abidjan sans invitation d’Houphouët. Il insiste. Je refuse. Le lendemain, le président Diori me téléphone pour me dire que son collègue ivoirien me convoque à Abidjan.
Le 6 décembre, en présence des deux chefs d’Etat réunis à la villa du Palais à Abidjan, j’expose les données du problème, et exhibe en particulier, à l’appui de mes dires, l’original de mon télex spécifiant les deux conditions attachées à l’octroi du blé et l’original du télex de Bédié donnant son accord. Le président Houphouët-Boigny est - je l’affirme - sidéré. Il me dit, en présence du président Diori :
M. Bédié, de peur sans doute de déplaire et au Président et à Paris, avait donc omis, de toute évidence, de l’avertir de l’existence de son propre télex. Celui-ci, par son existence même, politise toute l’affaire. Car comment expliquer le refus d’un don de blé totalement gratuit, après l’avoir demandé et avoir même accepté d’en payer le fret et les honoraires ?
A l’issue de mes discussions avec le président Houphouët, puis avec celui-ci et Bédié, je déjeune avec Mai Maigana. Son diagnostic de l’attitude de Bédié est clair :
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