années auparavant, à savoir la mobilisation des secteurs privé et public de certains pays étrangers en faveur de la Côte-d’Ivoire. Dans le contexte d’alors, Ottawa constituait de toute évidence la meilleure cible.
En 1967-68, le Canada était en pleine mutation. Le carcan anglais s’était brisé. Les francophones du Québec se réveillaient. Le général de Gaulle avait, semble-t-il, opté pour un Québec indépendant
et l’avait proclamé du haut du balcon de la mairie de Montréal. Le Parti Libéral, dirigé par un francophone, Pierre-Elliott Trudeau, avait accédé au pouvoir à Ottawa. Il savait que le maintien de l’unité du pays passait par l’octroi aux Québecois de droits égaux à ceux des habitants des autres provinces, dans tous les domaines. Dernier élément essentiel d’analyse, le Canada, pays jeune et riche, faisait preuve d’une grande générosité envers les pays sous-développés du Commonwealth.
Dans ce contexte, le problème se réduisait, pour moi, à un dilemme.
Fallait-il passer outre aux réticences et objections du ou des lobbies parisiens et essayer d’exploiter le filon canadien ? Ou bien se priver d’une source potentielle de financement pour ménager ces milieux se réclamant, de plus, dans ce cas particulier, du général de Gaulle ?
Le Président du Niger, M. Hamani Diori, dont j’étais également le conseiller, n’hésitera pas et optera pour une collaboration qui s’avérera bientôt fort avantageuse pour son pays. M. Houpouët-Boigny, qui m’avait pourtant chargé de la
Les échanges de lettres et de télex qui ont entouré le don de blé canadien illustrent, sans aucune ambiguïté, les positions des protagonistes et surtout celle de M. Konan Bédié.
Dès le 24 septembre 1968, j’avertis le président Houphouët par lettre recommandée, de la possibilité d’obtenir, à travers un lobby de Montréal, du blé
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