l’essentiel de la responsabilité du sous-développement
et de la dette sur la corruption des élites. Mais force
est d’admettre que les élites en question ont trop souvent préféré leurs intérêts propres à ceux de leur pays.
C’est sur cet arrière-plan de prévarication, de corruption, de concussion, que se dévloppe la malaise social. On imagine aisément l’impact des aveux publics d’un Chef d’Etat sur des intellectuels dont on menace, au même moment, les modestes droits acquis.
Les choses finiront par se tasser, comme toujours en Côte-d’Ivoire, permettant au Président de partir le 26 mai pour l’Europe et le Canada pour n’en revenir que quatre mois et demi plus tard.
Quant au problème de la succession, M.Houphouët-Boigny s’était abstenu de prendre position, avant son départ, sur la candidature de moins en moins discrète de M. Dioulo qui avait commencé, deux bonnes années avant terme, à distribuer argent, faveurs
et promesses. De toute évidence, M. Houphouët-Boigny voulait apparaître au-dessus de la mêlée. D’autant qu’il croyait M.Bédié et ses amis capables de réduire à néant les ambitions du maire d’Abidjan.
Effectivement, c’est durant cette longue absence que les relations entre MM.Dioulo et Bédié se tendent et se traduisent au niveau de l’Assemblée, par des heurts de plus en plus nombreux entre partisans et adversaires des deux protagonistes.
Dans les jours qui suivent le départ du Président, M.Dioulo entreprend une série de manoeuvres pour essayer de se rapprocher de Ph.Yacé. M.Bédié est alerté et panique à la perspective d’une réconciliation, non prévue, entre les deux hommes. Il essaie de parer la menace d’une alliance sans trouver d’oreilles bienveillantes chez les amis de son prédécesseur à la présidence de l’Assemblée nationale.
Se considérant en position de faiblesse, il se tourne une fois de plus vers son protecteur. Dans les tout premiers jours de septembre 1983, M.Bédié envoie une longue lettre au Président. Il y accuse ouvertement son allié d’hier et les députés qui lui sont favorables, d’initiatives lèse-Bédié. Il fait état en particulier d’activités
fractionnelles(sic) de certains députés qui se réunissent sans en