l’empêcher de se présenter en challenger du candidat du président Houphouët-Boigny.
Au demeurant, il semble que M.Dioulo, face à l’acharnement mis à l’exclure de la compétition, s’était rendu compte, bien avant sa fuite, de la démesure de son ambition. En effet, le même article rapporte que, dès son arrivée en Europe, il avait proposé un marché, à savoir l’abandon des poursuites "et je promets de ne m’occuper désormais que de mes affaires".
Quelques jours plus tard, à l’invitation de M.Houphouët-Boigny, M.Vergès débarque à Abidjan de l’avion de commandement du président Eyadema du Togo. Cela fait une semaine à peine que M.Dioulo est en Europe. Cette hâte du Chef de l’Etat met bien en relief l’importance qu’il attache à la menace de publication d’un "livre blanc en deux tomes" brandie par le PDG de la COGEXIM.
Le 29 avril 1985, à Amsterdam, M.Dioulo rend plusieurs fois hommage au président Houphouët-Boigny et par la voix de son avocat déclare qu’il rentrera bientôt en Côte-d’Ivoire. Quatre jours plus
tard, le Bureau Politique, élargi aux membres du gouvernement, prend hâtivement acte du désir du PDG de rentrer. Que d’honneurs, pour un homme abreuvé d’injures moins d’une semaine auparavant.
Mais les négociations traîneront toute une année à cause des volte-face de M.Houphouët-Boigny, touché dans son amour-propre par les conditions mises par l’avocat au retour de l’enfant prodigue.
Car M.Dioulo exige des garanties solides. Il ne peut se contenter de la seule "parole" du Président. Il est en position de force, et il le sait. En dehors même de l’épée de Damoclès de son livre, il dispose de deux atouts majeurs : un avocat des plus habiles et un bimensuel, Afrique Asie, qui, tout en étant interdit à la vente en Côte-d’Ivoire, réussira à maintenir une pression constante sur M.Houphouët-Boigny, en dévoilant des bribes édifiantes d’informations. Et aussi en rappelant constamment que "les révélations (que le livre) contient sonneraient le glas d’un régime dont l’image extérieure est trop liée à la réputation du Chef de l’Etat" Afrique-Asie du 20 mai 1985..
L’auteur de l’article en donne une petite idée en apportant des précisions dévastatrices sur les "trois sociétés de négoce international" de la famille Houphouët, à savoir :"SIFCA, contrôlée par