Il met en garde ses "frères" contre les erreurs de ce genre qui peuvent compromettre
En dépit du ton sentencieux, ce cours magistral administré du haut d’une tribune prestigieuse n’aurait sans doute pas provoqué de commentaires acerbes voire des sarcasmes, n’était sa forme. En effet, pour amener l’assistance à l’applaudir dans ces entrelacs de condamnations des jeunes et de flagorneries destinées, elles, aux
dirigeants, il lui suffisait, il le savait, de citer le nom du président Houphouët-Boigny. Il en usera et abusera, obligeant congressistes, invités et journalistes à se lever et à manifester bruyamment leur enthousiasme une quinzaine de fois.
Nous sommes sidérés. Les journalistes européens, polis, se regardent. Certains amis ivoiriens m’interrogent des yeux comme si je pouvais avoir la moindre responsabilité dans le discours maladroit d’un homme que je n’avais pas eu encore l’occasion de rencontrer.
Je vais voir le Président durant une interruption de séance. Il est là, assis en compagnie du président de la Haute-Volta. Je lui dis ce que je pense du discours de celui dont il m’avait fait l’éloge.
Sa réponse m’étonnera :
Certains dirigeants ivoiriens se montreront, heureusement, plus lucides. L’un d’eux - il occupe aujourd’hui un poste des plus éminents - me dira, à la sortie, en réponse à mon interrogation :
Les journalistes européens font preuve de circonspection, du moins en public. Les Africains, eux, sont déchaînés . A l’époque, deux d’entre eux, Justin Vieyra, rédacteur à l’hebdomadaire Jeune Afrique, et Paulin Joachim, rédacteur en chef du mensuel Bingo, étaient les plus en vue. Ils ne cachent pas leur opinion. Autant ils considèrent le IVe Congrès comme une ouverture sur l’avenir, autant ils refusent d’admettre qu’un jeune de leur âge vaticine
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