désintéresser. Elle fait de son mieux pour camoufler le heurt des intérêts ethniques ou économiques,
la floraison des ambitions, la multiplication des conciliabules, les tentatives de coalitions, la montée des antagonismes entre les prétendants engagés dans la course à la succession.
Bien entendu, ce mutisme crée un malaise généralisé, surtout en zone urbaine. Celui des jeunes, des intellectuels - enseignants, professeurs, étudiants, fonctionnaires - devient, me dit-on, quasi palpable. Ils veulent savoir ce qui se passe et ce qui s’est passé. Ils veulent connaître de source ivoirienne, et non de la seule BBC, les données de la crise dans laquelle leur pays se trouve plongé.
Ils désirent également accéder à la vérité en ce qui concerne l’histoire récente de leur pays dans le cadre africain. Ils regrettent l’absence de débats. Les témoignages de sympathie reçus par l’auteur sont, à cet égard, édifiants.
L’objectif de cet ouvrage, comme celui des deux précédents consacrés à la Côte-d’Ivoire
La politique intérieure d’Houphouët-Boigny, Eurafor Press, 1982.
Dans cette quête de la connaissance, les journalistes, difficiles à classer dans la catégorie des intellectuels par suite des servitudes auxquelles ils sont astreints, paraissent les plus frustrés. A force de s’auto-censurer, ils savent qu’ils ont perdu toute crédibilité. Ils en sont profondément conscients. Ils s’en plaignent en petit comité, à huis clos.
Pour saisir l’ampleur de cette frustration, nous disposons d’un document très intéressant. Un périodique, Peuples Noirs Peuples Africains
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