l’utopie de jadis.
Mais la bourgeoisie d’affaires, par la suite précisément du concept présidentiel quelque peu original du capitalisme, part avec un handicap bien lourd pour ses frêles épaules. En effet, en brisant, au départ, son essor économique pour lui interdire l’accès au pouvoir, la classe des planteurs avait fait le jeu des entreprises étrangères. Celles-ci, déjà bien implantées dans le pays sous le régime colonial, avaient obtenu de M. Houphouët-Boigny, on s’en souvient, un droit de quasi monopole lors de l’accord tacite sur le partage du gâteau ivoirien. Elles s’étaient épanouies à une vitesse accélérée après l’accès à l’indépendance, grâce aux avantages accordés par le jeune État, et aussi à la quarantaine imposée aux autochtones par les pouvoirs publics.
Un simple coup d’œil sur la liste des électeurs aux Chambres de Commerce et d’Industrie en 1964-65 montre l’ampleur du désastre.
Pour ces élections consulaires, les entreprises sont divisées en trois catégories. La première comprend les représentants des sociétés ayant un chiffre d’affaires supérieur à 500 millions de F. C.F.A., la seconde celles réalisant un chiffre d’affaires de 100 à 500 millions, et la troisième des entreprises se situant dans une fourchette de 12 à 99 millions de francs C.F.A.
Pour les élections du 3 mai 1964 à la Chambre de Commerce de Côte d’Ivoire, le Journal Officiel du 10 avril 1964 publie la liste des électeurs. Cela donne le partage suivant :
1er groupe 67
2e groupe 177
3e groupe 33
1er groupe 1
2e groupe 11
3e groupe 518
1er groupe ⎯
2e groupe1
3e groupe 91
Une année plus tard, c’est au tour des élections à la Chambre d’Industrie, qui doivent avoir lieu le 14 mars 1965. Le Journal Officiel du 24 février 1965 publie une liste des électeurs dont la composition est encore plus explosive. La voici :
1er groupe 24
2e groupe 79
3e groupe 124
1er groupe 1
2e groupe 1 (Sonitra)
3e
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