auditoire composé des membres du corps diplomatique, des militants inconditionnels du P.D.C.I., et des épouses des détenus politiques, dont l’épouse du défunt, HOUPHOUET, se souvenant qu’il fut médecin africain, devait donner le constat de “suicide” d’E.BOKA en ces termes :
…« Le 6 avril dernier, le pays a été informé de la fin tragique d’E.BOKA. BOKA a eu le courage, avant de se donner la mort et sans aucune contrainte (sic) d’écrire noir sur blanc ce que nous appellerons une sorte de testament politique… Nous n’avons pas de compte à rendre à personne. Nous n’avons rien à cacher, rien à nous reprocher… Aucun sévice contre BOKA… Après trois nuits passées à Abidjan dans la chambre réservée aux invités de marque, le 5 avril au soir, dans sa cellule pourvue de douche et de toilette, BOKA écrit son mémoire et demande audience à HOUPHOUET… Trompant la vigilance des gardes, BOKA accroche le pantalon de pyjama à la tige de sa douche pour s’y pendre (! !) Tout fut tenté pour le ranimer, mais la mort avait déjà fait son œuvre… »
1°) — E. BOKA a été considéré comme « le principal instigateur du complot devant aboutir à l’assassinat du Chef de l’État ». Lorsque l’on sait que les anciens ministres MM.KONE, DONWAHI, BANNY et d’autres détenus politiques n’ont jamais joui du statut de prisonniers politiques, et qu’ils ont été soumis à des tortures les plus inhumaines, on est étonné d’apprendre que BOKA, « chef des assassins » fut particulièrement choyé par Koffi, le criminel garde du corps du Président HOUPHOUET ! Tout le monde sait en Côte d’Ivoire que les détenus de YAMOUSSOUKRO sont torturés à longueur de journée, et jetés nus dans les cellules étroites par les miliciens baoulés abrutis par l’alcool, aveuglés par le tribalisme ; on se demande pourquoi BOKA aurait-il eu droit à tant de “privilèges” (pyjama, douche et toilette…) ?
2°) — La thèse de la pendaison est pour la plus fantaisiste. D’abord dans aucune des cellules de la prison de YAMOUSSOUKRO, il n’existe de douches comme il est dit ci-dessus. Le mobilier de toutes les cellules est constitué par un lit en terre battue, et une seule couverture qui sert soit à couvrir le lit, soit à l’individu lui-même, selon ses préférences. Dans le mur de la cellule, un robinet dont l’extrémité est à ras de la surface du mur (à un mètre du sol) ravitaille la cellule en eau. Au pied du lit de terre un trou au sol en guise de W.C. Tout cela dans un espace réduit autant que possible (environ deux mètres sur 1m30). Ces cellules individuelles servent à accueillir
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