l’État. Né le 7 décembre 1928 à AZAGUIE, près d’Agboville, il appartenait à la tribu d’abdidjo, l’une des premières branches du rameau Ashanti-Agni. Après ses études à l’École Primaire Supérieure de Bingrville, BOKA, parti avec les premiers étudiants boursiers envoyés en France (1946), fit ses études de Droit à Grenoble. Licencié, il est diplômé d’études supérieures de Droit Romain et de Droit International Privé quand, en 1956, il revint en Côte d’Ivoire. Il est alors nommé Chef de Cabinet du Gouverneur. En 1957, sous le régime de la loi-cadre, il est Ministre de l’Éducation Nationale. En 1959, il devint Ministre Délégué auprès du Premier Ministre, chargé de la fonction publique. En 1960, BOKA accompagne la première délégation de la Côte d’Ivoire à l’O.N.U. Le 3 janvier 1961, il est Président de la Cour Suprême. Au procès du faux “complot” de 1963, HOUPHOUET le désigna pour juger ses anciens camarades d’enfance, d’école, d’Université : BOKA refusa ce rôle, refus qui lui coûtera la vie plus tard.
Petit et trapu, plein de vie, E. BOKA avait le rire franc, le cœur généreux, car, avec la joie de servir son pays, il croyait en la réussite de sa promotion. Ministre, nous le côtoyions comme tant d’autres jeunes ministres actuellement en prison. Il incarnait une partie de nos espoirs. Il portait en lui la marque de ce vent impétueux de changement révolutionnaire qui souffle sur notre continent. _ L’ascension de BOKA aux hauts postes de l’État n’avait rien d’étonnant, si l’on pense qu’il faisait partie de la première promotion d’universitaires ivoiriens revenus dans une Côte d’Ivoire dépourvue de cadres. Ainsi E. BOKA n’était ni un parvenu, ni un déséquilibré, mais un homme raisonnable, plein de promesses, d’espoirs ; il avait toutes les raisons de croire en l’avenir. Par contre, il n’avait aucune raison de se donner la mort, car il n’était pas un désespéré. Le témoignage de l’un des ses anciens professeurs, M. LAVAU, confirme que BOKA était bien sain d’esprit. Sa brillante carrière politique prouve que HOUPHOUET n’avait pas à faire à un dément. Mais pourquoi un telle mise en scène pour salir la mémoire de celui dont l’assassinat ne fait plus de doute dans aucun esprit ?
La mort de BOKA fut annoncée au monde par HOUPHOUET lui-même ; il faut partir de sa version pour montrer le caractère mystificateur et mensonger dont elle est emprunté. Entouré de ses acolytes habituels, et devant un
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