auprès d’eux. Mais ce qui est plus grave encore, je les ai laissés frappés eux aussi, par mon sombre destin. Désormais, pour eux-mêmes comme pour les hommes, ils ne seront plus que les enfants d’un comploteur, les enfants d’un assassin. C’est leur destin, et ils le subiront comme j’ai subi le mien.
Du moins est-il possible de les aider à le supporter en leur donnant tout juste un peu de pain pour leur corps, quelques livres et une foi pour leur âme. Et c’est à toi que je viens demander cette immense charité. Je viens te supplier de regarder ces petits comme s’ils avaient été ceux propres de Félix d’Auguste ou de François, de regarder leur mère comme ta fille propre.
Pour moi-même, je t’en ai déjà dit. J’ai supplié Dieu pour qu’il ne t’abandonne pas. Je continuerais à le faire matin et soir.
Pour toi, pour tes enfants, pour notre Pays, je suis revenu au Credo de mon enfance et dis mieux qu’autrefois : « Que la volonté de Dieu soit faite sur la terre comme au ciel. »
Si quelque chose devait me rester de cette prison, ce sera je crois, une très grande patience et une soumission totale à Dieu.
Qu’Il te protège.
J. Konan Banny
Condamné à mort.
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