Standard, organe gouvernemental pousse encore plus loin l’irrespect en se demandant si le président Houphouët-Boigny jouit de toutes ses facultés.
A la réunion des ministres des Affaires de l’O.U.A. de la mi-juin, à Addis-Abeba, la délégation tanzanienne obtiendra l’inscription de la question à l’ordre du jour avec comme libellé : implications de la proposition ivoirienne « qui est contraire aux décisions de l’O.U.A. » sur l’Afrique du Sud. Les représentants de la Côte d’Ivoire et du Gabon se retirent de la Conférence ministérielle.
Quelques jours plus tard, la Conférence des chefs d’État met en relief l’ampleur de la défaite ivoirienne : par vingt-huit voix contre six (Gabon, Lesotho, Maurice, Malawi, Madagascar, Côte d’Ivoire) et cinq abstentions, elle rejette tout dialogue avec Pretoria. De plus, le nouveau président de l’O.U.A. tient à le préciser, cette Organisation serait « très ferme » si l’un de ses membres décidait unilatéralement d’ouvrir des négociations avec la République Sud-Africaine.
Le même président ivoirien qui était conscient, jadis, il l’avait démontré, de l’importance de s’engager toujours entouré, sinon précédé, d’alliés, s’obstine, « dussé-je être le seul », proclame-t-il. Passant des paroles aux actes, une délégation ivorienne, conduite par M. Blaise Ndia Koffi, ministre d’État, se rend le 7 octobre 1971, en « visite privée » en Afrique du Sud. M. Vorster la reçoit en grande pompe. Les commentaires irrévérencieux mis à part, les États membres de l’O.U.A. ripostent en décidant d’admettre les représentants des mouvements de libération aux travaux du Conseil des ministres sur les questions les concernant, et en augmentant de 50% les budgets alloués à chacun d’eux.
En septembre 1974, MM. Houphouët-Boigny et Senghor - ce dernier avait pourtant voté contre le dialogue au sommet de l’O.U.A. - rencontrent M. Vorster à Yamoussoukro, village natal du leader ivoirien.
Au mois d’avril suivant, dans une interview au Monde, le président Houphouët-Boigny affirme n’avoir jamais interrompu le dialogue avec les dirigeants sud-africains, et insiste sur son obsession d’une éventuelle immixtion des pays de l’Est aux côtés des Noirs en cas de guerre de libération.
Un nouvel échelon est franchi dans l’escalade quand, le 10 septembre 1975, une délégation ivoirienne, conduite par le ministre de l’Information accompagné de son épouse française, arrive à Pretoria pour une visite officielle de dix jours. Abidjan s’apprête même, du moins le

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