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Postface - Ouvrages - La politique africaine d'Houphouët-Boigny - Fonds d'archives Baulin

la sécession biafraise constitue probablement la troisième des données expliquant l’initiative ivoirienne.
Le président Houphouët-Boigny fait pourtant preuve de prudence quand, dans les premiers jours de novembre 1970, il annonce son intention de réunir un « sommet » africain pour engager le dialogue avec l’Afrique du Sud, après avoir rendu visite, précise-t-il, à différents chefs d’État responsables de l’Afrique indépendante.
Pretoria, Blantyre, Libreville, Accra et Tananarive ne cachent pas leurs sympathies pour la proposition d’Abidjan. Par contre, Bamako manifeste son « scepticisme », Lagos l’estime « inacceptable », Conakry parle de « déshonneur », Kampala la qualifie de « malheureuse, tragique et ridicule », tandis qu’une douzaine d’autres États africains cachent mal leur hostilité. De plus, en janvier 1971, à la conférence de l’O.C.A.M., les chefs d’État francophones esquivent le débat sur l’Afrique du Sud, illustrant ainsi l’opposition d’une majorité d’entre eux au projet ivoirien.
Normalement, ces réticences auraient dû pousser le président Houphouët-Boigny à la circonspection. Au demeurant, à ce stade, il aurait pu battre en retraite sans perdre la face, puisqu’il avait pris la précaution, au mois de novembre précédent, de donner à son initiative un caractère collectif. Il n’en sera rien. Au contraire, il pense pouvoir atteindre son objectif, par un coup d’éclat, en passant par dessus ses pairs pour mobiliser l’opinion publique mondiale.
Le 28 avril 1971, 126 journalistes, invités, tous frais payés, de toutes les parties du monde, se trouvent réunis à Abidjan, pour entendre et interroger le chef de l’État ivoirien. Celui-ci condamne l’apartheid, considéré comme « une insulte à nous tous ». Mais il s’agit d’un problème intérieur et de toute façon, ajoute-t-il, nous ne pourrons le supprimer par la force. Il nous faut, dit-il encore, à tout prix écarter le spectre d’une guerre avec ce pays qui serait une catastrophe pour tout le continent. Il annonce aussi son intention non seulement de dialoguer avec Pretoria, mais aussi de se rendre en République sud-africaine à l’invitation de M. John Vorster.
Mises à part quelques timides déclarations de soutien, c’est un tollé général. La Tanzanie, l’un des rares alliés de la Côte d’Ivoire dans l’affaire du Biafra, se montre particulièrement virulente. L’organe officiel du parti au pouvoir stigmatise « les dernières bouffonneries » du leader ivoirien sous le titre de « Traître dangereux » ; le

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